Beit Hanoun : La FIDH appelle à la mise en place d’une commission internationale d’enquête et la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée des Etats parties aux Conventions de Genève

09/11/2006
Communiqué
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La FIDH condamne avec fermeté les bombardements de l’armée israélienne sur une zone résidentielle de Beit Hanoun dans le Nord de la Bande de Gaza. Selon le Palestinian Center for Human Rights (PCHR, organisation membre de la FIDH), les bombardements ont causé la mort de 19 Palestiniens pour la plupart durant leur sommeil, parmi lesquels 7 enfants et 6 femmes.

Ce raid, lancé le 8 novembre 2006, intervient après une semaine d’attaques massives et disproportionnées des forces israéliennes à Beit Hanoun, portant le nombre de Palestiniens tués à 77 depuis le début des opérations israéliennes. La FIDH considère que de tels actes constituent des violations graves, flagrantes et massives des Conventions de Genève de 1949.

L’offensive du 8 novembre est intervenue peu après le retrait de l’armée israélienne de Beit Hanoun. Elle peut être clairement interprétée comme un acte de représailles de l’armée israélienne à l’encontre de la population de Beit Hanoun qui a fermement résisté toute la semaine dernière. La FIDH souligne notamment la manifestation pacifique des femmes de Beit Hanoun le week end dernier, qui a montré l’impuissance de l’armée israélienne à leur dicter leur comportement.

L’armée israélienne aurait vraisemblablement diligenté une enquête interne, menée par le général en chef Meir Kalifi, celle-ci n’est pas crédible. Les militaires israéliens ont en effet la fâcheuse habitude de conduire leurs propres investigations concernant leurs propres actes et les Palestiniens ont raison de craindre un blanchiment, comme cela s’est passé en juin dernier, où, en dépit « des preuves accablantes, et notamment balistiques", les militaires israéliens, à la suite d’une enquête interne, ont affirmé qu’ils n’étaient pas responsables du bombardement de la plage au nord de la ville de Gaza, qui a causé la mort de huit personnes d’une même famille lors d’un pic-nic.

Par ailleurs, la FIDH rappelle qu’au cours de leur enquête interne, les militaires israéliens n’ont pas rencontré de victimes et de témoins palestiniens, dans le but d’obtenir une pleine compréhension des événements.

En conclusion, la FIDH note que l’attaque de Beit Hanoun, s’inscrit dans le cadre d’une double escalade, tant militaire que réthorique ; réthorique développée après ce qui peut être perçu comme l’échec de l’armée à atteindre ses objectifs avoués, et l’arrivée au gouvernement d’un nouveau vice-premier ministre et ministre des menaces stratégiques raciste, Avigdor Lieberman.

En conséquence, la FIDH se joint et soutient l’appel du PCHR’s, afin que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunisse en assemblée extraordinaire afin d’examiner la situation dans les territoires palestiniens occupés, et envoie une commission indépendante internationale pour réaliser une enquête impartiale sur les crimes commis par l’armée israélienne à Beit Hanoun depuis le commencement des opérations.

De la même façon, le PCHR appelle le gouvernement suisse à une convoquer session extraordinaire de l’Assemblée des Etats Parties aux conventions de Genève.

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