Décès de Me Goungaye Wanfiyo

01/01/2009
Communiqué

Source www.rfi.fr Article publié le 28/12/2008 Dernière mise à jour
le 29/12/2008 à 06:07 TU

Me Goungaye Wanfiyo était une figure de la société civile. Président de la
Ligue centrafricaine des droits de l’homme depuis quatre ans, il est mort
samedi soir dans un accident de voiture. 2 autres passagers sont morts
également, un quatrième a survécu. Une enquête est ouverte, pour déterminer les
circonstances exactes de ce drame. En tout cas, le pays perd un infatigable
militant qui ne mâchait pas ses mots.


Maître Goungaye Wanfiyo, président de la Ligue centrafricaine des droits de
l’homme (LCDH).(Photo : Centrafrique-Presse)

Il était réputé pour son sérieux, sa droiture, et son indépendance. La
cinquantaine, Maître Goungaye Wanfiyo n’épargnait personne.

Il n’a jamais ménagé le régime Patassé. Il défendait d’ailleurs les victimes
dans les procédures lancées par la CPI contre Jean-Pierre Bemba, allié de
l’ex-président centrafricain et il venait de recueillir des témoignages dans
l’intérieur du pays quand il est mort.

Sans concession, Maître Goungaye l’était aussi avec le régime Bozizé.

Il dénonçait sans relâche les jeux politiciens, la prédation, le tout avec
un sens de la formule qui faisait mouche. Il avait ainsi accusé le président
Bozizé de se servir de la Centrafrique comme d’un « butin de guerre ».

Le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme dénonçait
aussi les graves exactions des rebelles, des militaires contre les populations
du nord du pays.

Au dialogue national, il y a dix jours, il avait été l’un des seuls à
s’offusquer que les victimes des crises successives soient oubliées.

Avec son franc-parler et sa rigueur, il s’attirait aussi bon nombre
d’ennemis, y compris dans l’entourage du chef de l’Etat.

Maître Goungaye avait été menacé de mort à plusieurs reprises, et encore en
juin dernier. Il avait également été arrêté il y a trois mois.

L’avocat disait qu’on ne le ferait jamais taire et de fait, il ne s’est
jamais tu, jusqu’à ce drame, sur la route.

Goungaye Wanfiyo Avocat et président de la Ligue
centrafricaine des droits de l’homme

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« Lors de ce Dialogue national centrafricain, il ne suffit pas seulement de
mettre en place une commission vérité et réconciliation si on n’a pas mis
l’accent sur les responsabilités des crimes qui ont été commis. » Un
gouvernement d’union nationale et une commission vérité et réconciliation, ce
sont les deux mesures phares que proposent les quelques 200 délégués au
Dialogue national centrafricain avec l’accord, semble-t-il, du président
Bozizé. Mais ces mesures permettront-elles de ramener la paix en
Centrafrique ?

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