Sur tous les continents, les législations répressives criminalisant le recours à l’avortement persistent, engendrant de graves violations des droits des femmes. De nombreuses lois interdisent l’avortement sans aucune exception. D’autres prévoient que cette interdiction peut être levée lorsque la vie ou la santé de la femme est en danger, en cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. En outre, ces législations comportent généralement des contraintes procédurales (nécessité d’obtenir un ou plusieurs certificats médicaux, une décision de justice) qui empêchent les femmes de recourir à l’avortement dans la pratique, même dans les cas prévus par la loi. Ces lois sont violentes et même parfois mortelles. En plus de régir le corps des femmes, elles les poussent à avorter dans la clandestinité, en prenant des risques considérables pour leur santé, et au péril de leur vie. Pour les petites filles, mener leur grossesse à terme provoque des désastres tant sur leur corps que sur leur avenir. La plupart des pays qui refusent de reconnaître aux femmes un droit à l’avortement ont de plus fait le choix d’infliger des sanctions pénales aux femmes qui mettent fin clandestinement à leur grossesse et au personnel médical qui pratique ces interventions. A de multiples reprises, les Nations unies ont demandé aux États d’abolir ces lois archaïques. La FIDH documente les violations des droits des femmes et des filles à la vie, à la santé, à l’éducation et à la participation à la vie publique causées par les restrictions au droit à l’avortement, et plaide pour l’adoption de réformes respectueuses des droits des femmes.
Partout dans le monde, les femmes subissent discriminations et violences. Dans de nombreux États les discriminations sont inscrites tant dans le droit pénal que dans le droit civil relatif au mariage, à l’héritage ou encore à la propriété. Mais même dans les pays où les femmes ont pu obtenir une égalité en droit, celle-ci est souvent illusoire dans la pratique. Dans les instances publiques de décision, les femmes demeurent largement sous-représentées. Les violences à leur égard prospèrent souvent en raison de l’absence de lois adéquates, des obstacles à l’accès des victimes et survivant·es à la justice ou de l’inaction des pouvoirs publics qui tolèrent leur banalisation. L’absence de punition des auteur·es de violences contribue à créer une culture d’impunité qui favorise la répétition de ces crimes. Cependant, les femmes ne sont pas seulement victimes. Partout, elles sont les principales actrices de leur propre émancipation.
Face à ce constat, la FIDH a décidé de faire de la protection des droits des femmes l’une de ses priorités. Alertée par ses organisations membres et partenaires, la FIDH :
– documente les violations des droits des femmes ;
– plaide pour l’abolition de lois discriminatoires et en faveur de l’adoption de textes protecteurs ;
– saisit les organes régionaux et internationaux de promotion des droits des femmes des violations qu’elle documente ;
– représente des survivantes de violences sexistes et sexuelles devant la justice.