Détention arbitraire de sept femmes membres du Collectif des familles de détenus !

26/11/2004
Communiqué

La FIDH exprime sa plus vive préoccupation au regard de la détention arbitraire de sept femmes membres du Collectif des Familles de détenus, arrêtées les 21 et 22 novembre 2004. Il s’agit de : Mme El Moumne Mint Mohamed Elemine, Mme Dia Abdarrahmane, Mme Khadijetou Mint Maghlah, Mme Moustapha Ould Cheibany, Mme Teslem Mint Oumar, Mme Meye Mint Hamady et Mme Fatma Mint Hamady.

Selon les informations reçues de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH), cinq d’entre elles - Mme El Moumne Mint Mohamed Elemine, Mme Dia Abdarrahmane, Mme Khadijetou Mint Maghlah, Mme Moustapha Ould Cheibany et Mme Teslem Mint Oumar - ainsi que Mme Mariem Mint Neyni, également membre du Collectif, ont été arrêtées par la gendarmerie lors de l’ouverture de la première audience du « procès des putschistes », présumés auteurs de la tentative de coup d’Etat des 8 et 9 juin 2003, dont elles sont des proches (mères, sœurs ou épouses).

Selon ces mêmes informations, elles ont toutes été conduites à la brigade d’Ouad Naga où elles auraient été parquées sous le soleil et à même le sol pendant toute la journée du 21 novembre.

Le 22 novembre, Mme Meye Mint Hamady et Mme Fatma Mint Hamady ont été arrêtées, alors qu’elles protestaient contre des gendarmes qui s’apprêtaient à maltraiter une femme âgée à la sortie de la salle d’audience.

Le même jour, Mme Mariem Mint Neyni, arrivant au terme de sa grossesse et qui aurait été giflée par le commandant de la brigade, a été libérée.
Bien qu’elles n’aient encore reçu aucune signification de l’objet de leur arrestation, ces sept femmes ont été interrogées à plusieurs reprises sur les raisons pour lesquelles deux membres du Collectif participaient à la 36ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui se tient actuellement à Dakar.
Ces femmes ne reçoivent aucune visite ni de leurs proches, ni de leurs avocats et seraient toujours détenues, en isolement, dans les locaux de la brigade. Mme Dia Abdarrahmane, enceinte, souffrirait depuis le début de sa détention de maux aux seins.
La FIDH exprime sa plus vive préoccupation au regard de la détention de ces femmes et des risques qui pèsent sur leur intégrité physique et psychologique.

Le Collectif des Familles de détenus a été créé en septembre 2003, en soutien aux personnes détenues dans le cadre du procès des présumés putschistes et aux fins de lutter contre les nombreuses violations des droits de la défense dénoncées dans cette affaire.

La FIDH demande aux autorités mauritaniennes de :

 Garantir l’intégrité physique et psychologique de toutes les femmes membres du Collectif des Familles de détenus mentionnées ci-dessus,
 Procéder à leur libération immédiate et inconditionnelle en raison du caractère arbitraire de leur détention,
 Veiller à ce qu’aucun acte de représailles ne soit mené à l’encontre des deux femmes, membres du Collectif des familles de détenus actuellement à Dakar, à leur retour en Mauritanie ;
 Se conformer en toutes circonstances aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme liant la Mauritanie.

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