An 2003 : L’espoir, malgré tout ?

L’année 2002 a été fortement
marquée par les conséquences des
attentats du 11 septembre 2001 et la
lutte mondiale contre le terrorisme,
qui a servi d’alibi pour restreindre - y
compris dans les Etats occidentaux -
les libertés individuelles.

Les opposants philippins, algériens,
congolais, égyptiens et tunisiens, les
populations civiles tchétchènes, les
syndicalistes colombiens ou chinois
ont été traqués, embastillés, exilés ou
assassinés. Plusieurs centaines de
prisonniers afghans sont
encore détenus, dépouillés
de tout statut par les Etats-
Unis, dans la baie de
Guantanamo, dans des conditions
inhumaines, humiliantes et indignes
d’une grande démocratie.

Plus de 400
défenseurs des droits de l’Homme
dans plus de 80 pays dans le monde
ont été victimes de répressions, de
harcèlements judiciaires, d’exécutions
sommaires ou extrajudiciaires.
Non plus, les droits de l’Homme n’ont
pas fait bon ménage avec les conflits
politiques, territoriaux, ethniques,
religieux, claniques et identitaires qui
sévissent au Congo démocratique, au
Burundi, en Côte d’Ivoire, en Algérie,
en Israël/Palestine, dans le Caucase
et l’Asie centrale, et qui ont provoqué
des chocs sanglants, des milliers de
victimes et des millions de réfugiés en
quête d’asile. La préparation d’une
guerre en Irak présentée comme
inévitable, suscite les plus grandes
inquiétudes.

En Afrique, maillon faible, des enfants
de moins de 15 ans sont enrôlés de
force dans des armées ambulantes,
utilisés tour à tour comme chair à
canon, esclaves, tandis que les
femmes sont exploitées sexuellement,
violées et désignés comme cibles
stratégiques par des belligérants sans
foi ni loi.

Au cours de l’année écoulée, la
mondialisation néo-libérale n’a jamais
autant accentué la fracture antre le
Nord et le Sud, développé les
inégalités de toutes sortes partout et
réduit l’autonomie des Etats face à la
montée en puissance et à
l’irresponsabilité des multinationales
et des institutions comme le
FMI, la Banque mondiale,
ou l’OMC. L’accès aux soins
et aux médicaments face à
la pandémie du Sida, qui a décimé des
millions de victimes dans le monde,
l’accès à l’eau potable et à un toit sont
devenus plus que jamais
hypothétiques.

Fort heureusement, l’année 2002 ne
se réduit pas à ce douloureux constat :
par exemple, des transitions
démocratiques ont pu intervenir au
Brésil, en Equateur, ou encore au
Mexique. On retiendra surtout que
cette année a été celle de la
mondialisation de la justice, consacrée
par l’avènement de la Cour pénale
internationale, le 1er juillet 2002, date
d’entrée en vigueur du Statut de Rome,
qui marque une étape majeure dans la
lutte contre l’impunité.

Cette victoire constitue à elle seule un
immense espoir pour toutes les
victimes du monde et elle prouve à
suffisance que l’effort - quoiqu’il en
coûte - est toujours récompensé, et
ouvre d’autres chantiers...
Alors, le combat continue !

Sidiki Kaba, Président

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