Environnement sain et droits humains : deux victoires historiques à l’ONU

Le 8 octobre 2021 marque un après-midi historique au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, où les états ont adopté par une majorité écrasante deux résolutions :

• La première fait du droit à un environnement propre, sain et durable un droit internationalement reconnu, et fait pleinement rentrer la protection de l’environnement dans le champ des droits humains (43 pour, 4 abstentions, 0 contre).

• La seconde crée un mandat de Rapporteur Spécial (expert de l’ONU) sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte du changement climatique (42 pour, 4 abstentions, 1 contre).

La reconnaissance du droit à un environnement sain permettra de développer des obligations à l’endroit des états, et des législations environnementales et leviers juridiques plus robustes pour faire respecter ce droit. Elle est particulièrement importante pour les communautés affectées par les entreprises polluantes et pour les défenseurs des droits humains et de l’environnement qui se battent au quotidien pour protéger la planète.

C’est l’aboutissement de deux combats que la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) ainsi que plus d’un millier d’autres organisations de la société civile, peuples autochtones, experts et diplomates mènent depuis des années.

En Septembre, la FIDH avait lancé #SeeYouInCourt, une campagne dont un des objectifs centraux était de demander la reconnaissance internationale du droit à un environnement sain au nom des communautés affectées par les entreprises polluantes.

"L’ONU fait un pas historique en reconnaissant le droit fondamental de chacun à vivre dans un environnement propre, sain et durable et en renforçant son arsenal pour lutter contre le changement climatique. Elle comble un vide juridique qui profite aux états et aux entreprises pollueurs. Mais il y urgence, et notre mobilisation ne fait que commencer."

Clémence Bectarte, coordinatrice du Groupe d’Action Judiciaire de la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH)

Forte de cette première avancée, la FIDH maintient la pression pour que les états agissent vite en réponse à la crise environnementale et climatique. Elle exhorte notamment les états qui se réuniront à la COP26 en novembre, mais aussi l’Union Européenne qui travaille actuellement sur un projet de directive sur le devoir de vigilance, à réguler les acteurs économiques pour répondre à l’angle mort des politiques climatiques et environnementales : la responsabilité des entreprises.

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