Les ONG exigent des engagements concrets

A la veille du premier sommet réunissant les Chefs d’Etat et de gouvernement des Etats de l’Union européenne, d’Amérique latine et des Caraïbes, des réseaux représentant plus d’un millier d’ONG lancent un appel solennel aux participants au sommet afin que ceux-ci :

1. assurent la participation de la société civile des pays concernés dans les fora inter-régionaux et dans la gestion des programmes de coopération

2. établissent des mécanismes permettant d’annuler ou réduire de manière significative la dette externe des pays en développement et de construire une nouvelle architecture financière internationale qui prenne en compte leur fragilité particulière. Les Etats latino-américains, des Caraïbes et de l’Union européenne pourraient faire entendre leur voix en ce sens au sein des institutions financières internationales.

3. analysent les effets des accords de coopération sur les secteurs marginalisés de la population des Etats parties (notamment les peuples autochtones) et réserver une place importante aux objectifs du développement durable, de la démocratie et des droits de l’Homme dans ces accords. La clause "droits de l’Homme" devrait être mise en œuvre de manière effective et impliquer une consultation régulière des ONG concernées.

4. fassent du développement humain un élément central de la Convention de Lomé en cours de négociations.
5. améliorent la politique de coopération au développement de l’UE pour qu’elle soit un exemple de solidarité et de partenariat véritable entre les deux régions.
6. s’engagent à signer puis ratifier rapidement le statut de la Cour pénale internationale et à adopter la législation interne nécessaire à sa mise en œuvre effective.

Cet appel est signé par des organisations de droits de l’Homme et de développement des deux continents. Il sera remis officiellement aux chefs d’Etat et de gouvernement, avec la liste des signataires.

Le Sommet de Rio définira les grandes orientations des relations entre l’Union européenne, l’Amérique latine et les Caraïbes dans les domaines politique, économique et de la coopération. Il devrait se conclure par l’adoption d’une Déclaration politique et d’un Plan d’action établissant l’agenda de la coopération future entre les deux régions.

Bien que reconnaissant le rôle fondamental de la société civile dans leurs déclarations, les Etats ont refusé que les ONG soient présentes à Rio de Janeiro en qualité d’observateur. Aujourd’hui, nos organisations attendent des Etats qu’ils intègrent largement les revendications non-gouvernementales dans les conclusions qu’ils adopteront à l’issue du Sommet. Il faut passer des bonnes paroles aux engagements concrets.

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