Les Etats doivent trouver un accord juste, ambitieux et contraignant à Copenhague pour le respect des droits humains

À quelques jours du sommet de Copenhague sur le climat, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) lance un ultime appel1 aux chefs d’Etat et de gouvernement pour qu’ils prennent des engagements en vue d’un accord juste, ambitieux et contraignant à Copenhague.

Le changement climatique représente un défi majeur pour le mouvement international des droits humains. C’est pourquoi la FIDH contribue au débat sur la notion de développement durable en vue de l’élaboration d’un nouveau modèle de société respectueux des droits humains et de l’environnement. Il y a en effet urgence.

En tant que défenseurs de tous les droits, partout et pour tous, nous ne saurions rester indifférents aux conséquences déjà perceptibles des bouleversements climatiques sur la jouissance en particulier des droits économiques, sociaux et culturels : les droits à la santé, à l’eau, à l’alimentation sont déjà affectés. Pire, on sait que ces dérèglements vont toucher en premier lieu les populations les plus vulnérables des pays les plus pauvres. Les risques de voir grossir le nombre des migrants internes et internationaux dont nous savons que les droits sont systématiquement bafoués au Nord comme au Sud sont bien réels.

Le changement climatique nous amène à nous interroger sur les instruments et mécanismes de protection des droits humains dans un monde de plus en plus interdépendant. Déjà la mondialisation économique et financière nous pousse à repenser les contours des responsabilités individuelles et collectives des Etats, et celles des autres acteurs. Comment dans ce contexte s’assurer de l’effectivité des droits ? La responsabilité d’un Etat en matière de respect des droits humains ne prend pas fin à ses frontières, sa responsabilité extra-territoriale doit être renforcée. Il est également urgent d’encadrer les activités des acteurs non-étatiques. Trop souvent guidées par la seule quête de profit, elles sont à la source de dégradations environnementales et d’atteintes de toutes sortes aux droits humains.

Pour toutes ces raisons, les organisations de défense des droits humains qui s’inscrivent dans le mouvement de solidarité Nord-Sud doivent contribuer à penser un nouveau mode de développement qui permette une amélioration des conditions de vie des populations pauvres de la planète, tout en luttant contre le réchauffement climatique. L’accord qui sera conclu à Copenhague doit permettre à tous de participer équitablement à cette lutte, en fonction de leurs moyens et de leurs responsabilités. Les mesures de lutte contre le réchauffement climatique doivent en effet répondre aux exigences de justice sociale et ne pas pénaliser les plus pauvres.

Nous savons tous aujourd’hui que la lutte pour la préservation de l’environnement et pour l’équilibre de notre planète n’est pas incompatible avec les exigences et les contraintes du développement. Au contraire, c’est la poursuite des tendances actuelles qui compromet irrémédiablement toute possibilité pour les pays du sud d’accéder au mieux-être auquel aspirent leurs populations.

Pour la FIDH, la lutte contre le changement climatique ne peut pas être séparée de la lutte contre la pauvreté et en faveur d’une société plus juste et plus équitable. Copenhague est une occasion essentielle de prendre les choses en main pour établir des relations plus justes entre Etats du nord et du sud et entre les Etats et leurs citoyens. Il est temps que tous, écologistes, acteurs du développement, syndicalistes et défenseurs des droits humains, nous nous unissions pour mieux faire entendre nos voix dans ce combat.

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