Visite officielle d’Emmanuel Macron au Vietnam : des ONG demandent au Président d’agir pour les droits humains

22/05/2025
Communiqué
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Quatre ONG demandent au Président français de plaider pour les défenseur·es des droits lors de sa visite au Vietnam du 25 au 27 mai. Les associations dénoncent la suppression de la société civile vietnamienne et l’adoption de lois restrictives.

Paris, Bruxelles, 22 mai 2025. À moins d’une semaine de la visite d’Emmanuel Macron au Vietnam, quatre organisations internationales de défense des droits humains – la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH), le Comité Vietnam pour la défense des droits de l’Homme (VCHR), Christian Solidarity Worldwide (CSW) et Global Witness – appellent le chef de l’État à placer les droits humains au cœur de son agenda diplomatique.

Dans une lettre adressée au Président de la République, les ONG expriment leur vive inquiétude face à la répression croissante qui frappe la société civile vietnamienne. Le Vietnam compte aujourd’hui plus de 200 prisonnier·ères d’opinion, dont des journalistes, avocat·es, chercheur·es, et défenseur·es de l’environnement ou du droit du travail. Parmi eux figurent les cas emblématiques de Pham Doan Trang, Dang Dinh Bach, et Pham Chi Dung.

Les organisations signataires demandent instamment à Emmanuel Macron de plaider pour la libération immédiate et inconditionnelle des défenseur·es des droits humains arbitrairement détenu·es, et d’appeler au retrait de l’arsenal législatif répressif, à commencer par les textes restrictifs adoptés en 2024. Par exemple, le décret 126 soumet les associations au contrôle total du Parti communiste vietnamien, en violation du droit à la liberté d’association. Le décret 147, quant à lui, impose la censure et la surveillance systématique des contenus en ligne, menaçant ainsi la liberté d’expression.

Dans une plainte déposée en février 2025 auprès de la Commission européenne dans le cadre de l’accord de commerce UE-Vietnam (EVFTA), les ONGs listent 40 cas de défenseur·es et représentant·es de la société civile emprisonné·es pour avoir documenté les impacts négatifs de projets d’investissement ou travaillant sur des questions de développement durable, de participation de la société civile, de transition énergétique ou des conditions de travail.

« Nous sommes très inquiets. La vocation de cette visite est principalement économique. Mais il ne faudrait pas que le Président oublie les valeurs fondatrices de la France que sont les droits humains », a dit Penelope Faulkner, Présidente du VCHR. « Soulever la question des libertés fondamentales et demander la libération des prisonniers de conscience, ce n’est pas “juste se faire plaisir”. Il en va du respect des lois et des engagements internationaux du Vietnam, de l’Union européenne et de la France. »

Les associations appellent Emmanuel Macron à interpeller les autorités vietnamiennes sur l’abrogation des articles du Code pénal utilisés pour criminaliser les défenseur·es ; la création d’un cadre légal respectueux des libertés d’association et d’expression ; et la prise en compte des revendications de la société civile sur les questions sociales, environnementales et de justice climatique.

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