Bruxelles, le 24 septembre 2025. L’Équateur est l’un des principaux producteurs de bananes au monde, ses exportations constituant 30 % du marché mondial de la banane. Des millions de tonnes de bananes équatoriennes sont vendues chaque année, l’Union européenne (UE) étant le principal acheteur. En 2017, l’Équateur, conjointement avec la Colombie et le Pérou, a adhéré à un accord commercial avec l’Union européenne, s’engageant à garantir et à promouvoir les normes fondamentales en matière de travail, de droits humains et d’environnement dans le cadre du chapitre 9 « Commerce et développement durable » de l’accord.
Le syndicat de branche équatorien Association syndicale des travailleurs agricoles et paysans (Astac) s’efforce depuis plus de dix ans d’améliorer les droits, la santé et la sécurité des travailleur·euses et des communautés, ainsi que de limiter les effets négatifs sur l’environnement. Avec les organisations européennes ActionAid France, FIDH, ASTM-Luxembourg et Baldon Avocats, le syndicat a déposé une plainte auprès de la Commission européenne, responsable de la mise en œuvre de l’accord commercial UE-Équateur, soulignant les manquements à la protection des droits humains et de l’environnement dans l’industrie de la banane, en violation des normes établies dans le chapitre 9.
« Les travailleur·euses de l’industrie de la banane en Équateur continuent d’être confronté·es à des conditions de travail très difficiles : bas salaires, longues heures de travail, absence de protection sociale... L’absence de réglementation et de contrôle adéquats de la part de l’État a permis à ces pratiques de se poursuivre sans conséquences pour les employeur·euses. Cela crée un cycle de pauvreté et de vulnérabilité dans lequel les travailleur·euses sont piégé·es, alors même qu’il s’agit d’un secteur qui génère des bénéfices économiques », explique Jorge Acosta, fondateur et coordinateur d’ASTAC.
Cette plainte se concentre en particulier sur le non-respect de la liberté d’association et du droit à la négociation collective, la criminalisation des personnes syndiquées, le non-respect du droit du travail, le non-respect du droit environnemental et l’inaction de l’État face à l’empoisonnement aux pesticides des travailleur·euses.
À l’heure où les droits humains sont de plus en plus menacés, il est fondamental de prendre en compte les analyses et recommandations des personnes directement affectées par les abus des entreprises et des États et de s’assurer que tout mécanisme puisse être un véritable outil de protection des droits et de l’environnement.