Tunisie : évacuation du camp de Choucha par la force

20/06/2017
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FTDES

Tunis, le 19 juin 2017
Communiqué du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) - Organisation membre de la FIDH

À la veille de la Journée Mondiale des Droits des Personnes Réfugiées, le gouvernement tunisien a choisi d’évacuer le camp de Choucha à la frontière libyenne. Un camp initialement ouvert par le HCR en 2011, dans lequel survivent quelques dizaines de personnes depuis la coupure de l’eau, de l’électricité et de tous les services lors de sa « fermeture » officielle en 2013. Cela dans un pays qui ne compte toujours pas de système de protection pour les demandeurs d’asile, un droit pourtant inscrit dans la Constitution.

Ce lundi matin 19 juin 2017, des forces conjointes de l’Armée et de la Sécurité ont évacué par la force les demandeurs d’asile du camp de Choucha. Cette intervention a lieu la veille de la Journée mondiale des réfugiés consacrée à la sensibilisation sur les problèmes et la souffrance des réfugiés et à l’examen des moyens de leur venir en aide.

Le FTDES n’a eu de cesse, par courriers ou lors des rencontres au ministère des Affaires sociales ou au secrétariat d’État à l’Émigration, d’attirer l’attention sur la nécessité d’un traitement humanitaire des réfugiés du camp et la recherche de solutions à leurs problèmes par le dialogue.

Rappelons que le Haut-Commissariat pour les réfugiés avait décidé le 30 juin 2013 de fermer le camp, abandonnant ainsi les campeurs à leur sort en refusant de leur reconnaître le statut de réfugiés. Ces derniers se sont ainsi retrouvés sans droits, et sans protection. Beaucoup d’entre se sont cependant cramponné à leur camp et sollicité un réexamen de leurs demandes d’asile en raison des dangers qu’ils encourent à leur retour au pays d’origine.

Depuis cette date, les demandeurs d’asile sont confrontés à la privation des services élémentaires : coupures d’eau, d’électricité… Outre la précarité de la situation humanitaire, chaque réfugié est menacé d’arrestation s’il s’avise à s’aventurer en dehors du camp.

Le FTDES

Dénonce l’évacuation par la force du camp, le refus de dialogue avec les réfugiés, ainsi que les traitements attentatoire aux droits humanitaires malgré les appels réitérés du Forum et de ses partenaires.
S’adresse au Haut-Commissariat pour les réfugiés, aux gouvernements européen impliqués dans la guerre libyenne et au gouvernement tunisien pour les exhorter à assumer leurs responsabilités quant au sort réservé aux demandeurs d’asile du camp de Choucha.
Appelle toutes les parties à trouver une solution juste à la question de l’asile au camp de Choucha dans le respect des Traités et des Conventions internationales de protections des droits de l’Homme.
Réitère son appel pour l’élaboration d’un cadre juridique permettant de réglementer l’immigration et le droit d’asile conformément aux dispositions de l’article 26 de la Constitution tunisienne et des Conventions internationales.

Pour le FTDES

Le président Abderrahmane Hedhili

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