Les dirigeants européens sont exhortés à ratifier la Convention sur les travailleurs migrants

17/12/2010
Communiqué

A la veille de la Journée internationale des migrants, une délégation d’organisations de la société civile internationale, européenne et belge ainsi que des syndicalistes ont remis une pétition à la Présidence belge de l’UE en exhortant les membres de l’UE à ratifier la Convention des Nations Unies sur les travailleurs migrants.

Plus de 6000 signatures ont été recueillies depuis Juillet 2010 à la suite d’une campagne lancée par Décembre 18 et la plate-forme européenne pour les droits des travailleurs migrants (EPMWR). Parmi les signataires, un total de 68 députés européens, de 5 groupes politiques différents et de 24 États membres, ont signé l’appel pour la ratification. En outre, près de mille organisations de la société civile, groupes religieux et syndicalistes au niveau national, européen ou international ont appuyé la pétition.
 
Avant sa rencontre avec le représentant du Premier ministre belge Yves Leterme, René Plaetevoet, directeur de Décembre 18, a déclaré que : “La ratification de la Convention des Nations Unies sur les travailleurs migrants par les États membres de l’UE montrerait leur engagement envers les valeurs fondamentales de l’Union européenne et aiderait à surmonter les nombreux abus des travailleurs migrants en Europe en protégeant efficacement leurs droits fondamentaux." La Convention est l’un des neuf principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. Elle a été ratifiée par 44 pays à travers le monde, mais pas encore dans l’Union européenne. 
 
Conny Reuter, secrétaire général de SOLIDAR, a souligné que : “Pour la plupart des migrants, les motivations principales pour émigrer sont le manque d’opportunités d’emploi, de salaire de conditions de travail décents dans leur pays d’origine. Cependant, une fois qu’ils arrivent en Europe, les conditions de travail peuvent être très différentes de ce qu’ils imaginaient. Les travailleurs migrants et leurs familles sont aussi des personnes, et devraient avoir accès aux mêmes droits et conditions que les citoyens de l’UE. "
 
La Convention de l’ONU sur les droits des travailleurs migrants, qui célèbre cette année son 20ème anniversaire, cherche à promouvoir des conditions de travail et de vie décentes pour tous les travailleurs migrants, établit également les droits des membres de leur famille, qui trop souvent sont négligés, et encourage les États à travailler ensemble tout au long du cycle de la migration. En outre, elle fournit des conseils sur l’élaboration de politiques nationales de migration, qui ne peuvent être efficaces que si elles sont fondées sur le respect des droits de l’Homme et le principe de légalité. En outre, la convention énonce des dispositions visant à lutter contre l’exploitation des travailleurs migrants et des membres de leur famille dans les pays d’origine, de transit et de destination.
 
“La non-ratification par les États membres de l’UE a un effet d’entraînement, affaiblit les principes basiques de l’UE et témoigne d’une approche sélective par rapport au cadre de protection des droits de l’Homme établi par l’ONU” a déclaré Dan Van Raemdonck, vice-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). "La manière dont les États membres de l’UE traitent la question des droits de l’homme des migrants a une influence sur la façon dont les migrants sont traités par les États tiers. En outre, le refus de ratifier la Convention affaiblit les actions de l’UE qui cherchent à encourager les pays tiers à ratifier d’autres instruments de protection des droits de l’homme de l’ONU”. 

Joël Decaillon, le secrétaire général adjoint du CES, en outre a souligné que : "Pour les syndicats, l’égalité des droits pour tous les travailleurs est une thématique extrêmement importante. La ratification de la convention des Nations Unies pour les travailleurs migrants marquerait la fin de l’exploitation des travailleurs migrants. Cette thématique est d’autant plus urgente alors que l’Union Européenne se prépare a formuler une série de directives sur l’immigration - permis unique pour les travailleurs migrants, le travail saisonnier et les transfert intra-entreprise (TIE). Ces directives doivent respecter la Convention".

Doris Peschke, secrétaire général de la Commission des Églises auprès des Migrants en Europe (CCME) a conclu que : “La ratification de la Convention par les États membres de l’UE soulignerait leur soutien à un système de migrations internationales fondées sur les droits fondamentaux ce qui a déjà été exprimé dans de nombreuses déclarations au cours des dernières années."
 
Notes des éditeurs

Le nom officiel de la Convention est : Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. (ICRMW). Adoptée le 18 Décembre 1990.

La liste complète des signatures peut être trouvée à l’adresse web suivante : www.migrantsconvention.eu

Lire la suite