Au Rwanda, un espace civique et démocratique sous le contrôle total du parti unique FPR

Simon Wohlfahrt / AFP

Paris, Nairobi, Kigali, 21 juillet 2022. Au Rwanda, le régime, dominé par le parti unique, le Front patriotique rwandais (FPR), continue de violer les droits humains en intensifiant son contrôle sur la sphère politique et économique et en restreignant toujours plus l’espace civique et démocratique. Tout·e citoyen·ne, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, voulant user de sa liberté d’opinion, d’expression ou défendre les droits d’autrui subit le modèle autoritaire imposé par le régime. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) dénonce les attaques contre les libertés et les droits fondamentaux commises en toute impunité par le FPR, et le silence complice des partenaires internationaux du Rwanda qui préfèrent fermer les yeux sur ces violations.

Dans une nouvelle note intitulée « L’espace démocratique, otage du Front patriotique rwandais (FPR) », la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) dénonce le musellement de la société et la répression subie par les rares voix dissidentes qui tentent de se faire entendre et de s’organiser. Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, le FPR impose une voix unique et contraint quiconque s’y opposerait.

« L’espace démocratique est devenu inexistant au Rwanda et seules perdurent des formations politiques de façade. Ce qu’il reste de société civile et de l’opposition est étranglée par la répression. »

Paul Nsapu, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Pour cela, le pouvoir en place n’hésite pas à recourir à un arsenal de mesures - surveillance, harcèlement, enlèvements mais également meurtres et assassinats déguisés en disparitions forcées - pratiqués à grande échelle par le régime contre des journalistes, youtubeur·es, musicien·nes, écrivain·es et citoyen·nes. Les libertés d’association, d’expression, d’opinion sont quasiment impossibles à exercer. Dans les rues, les violences perpétrées à l’encontre des personnes parachèvent le tableau d’un pays réduit au silence.

Malgré cette politique répressive un accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda signé le 14 avril 2022 permettra désormais au pays occidental d’y envoyer toute personne arrivée en situation irrégulière sur le territoire britannique. Cette entente à l’encontre de la dignité humaine et du droit international, notamment de la Convention de 1951 relative au statut des réfugié·es, est dénoncée par la présente note.

Outre les considérations éthiques flagrantes d’un tel accord, l’insécurité régnante au Rwanda interroge sérieusement sur la garantie des droits des demandeur·es d’asile et migrant·es. Les cas recensés font état d’une situation très préoccupante en matière de droits humains, et ce d’autant plus à l’égard de populations vulnérables. En 2018, la violence de la répression par les forces de sécurité rwandaises, abattant au moins 12 réfugié·es qui protestaient contre une réduction de leurs rations alimentaires, doit alerter les partenaires du Rwanda pour mettre fin à l’accord.

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) dénonce les attaques contre les libertés et les droits fondamentaux commises en toute impunité par le FPR, et le silence complice des partenaires internationaux du Rwanda qui préfèrent fermer les yeux sur ces violations.

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