Eliminons toutes les discriminations à l’égard des femmes !

07/03/2007
Communiqué

Combats pour l’égalité, contre le silence et l’impunité

EN SAVOIR PLUS SUR LA CAMPAGNE

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2007, la FIDH rappelle que partout dans le monde et dans toutes les sphères, publiques et privées, les discriminations à l’égard des femmes, en droit et en fait, persistent. Les femmes sont encore trop souvent les premières cibles de graves violations. Si la grande majorité des Etats ont pris des engagements internationaux en vue de garantir aux femmes la pleine jouissance de leurs droits, il reste encore un long chemin à parcourir pour assurer leur mise en œuvre effective.

Aujourd’hui, quatre militantes venues des différentes régions du monde témoignent de leur combat respectif pour le respect des droits des femmes.

Consacrer l’égalité devant la loi

Selon Souhayr Belhassen, vice-présidente de la FIDH et de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme « Le combat contre les injustices faites aux femmes passe avant tout par l’évolution des lois. L’égalité devant la loi est une condition préalable à l’élimination de la discrimination ».

En effet, dans de nombreuses régions du monde, la discrimination à l’égard des femmes est souvent inscrite dans les législations nationales, privant alors ces femmes d’une possibilité de faire valoir leurs droits. Dans les domaines relatifs au mariage, au divorce, à la nationalité, aux droits de succession, au travail ou à la violence sexuelle de telles lois donnent aux femmes un statut inférieur à celui des hommes. Le maintien de ces législations discriminatoires perpétue les stéréotypes et les préjugés et constitue une des causes principales des violences contre les femmes.

Changer les mentalités

Kek Galabru, présidente de la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (LICADHO), organisation membre de la FIDH, insiste sur le fait qu’« aujourd’hui au Cambodge, nombreuses sont les femmes victimes d’abus et exploitées qui endurent des souffrances au quotidien ». Selon la LICADHO, malgré l’adoption de nouvelles lois visant à protéger les droits des femmes, leur portée reste encore limitée, notamment en raison de la persistance de préjugés. Il est ainsi difficile de faire reconnaître les cas de violence domestique ou de viol, d’autant que dans l’esprit de nombreuses personnes, les victimes sont souvent les fautives.

Ainsi, si des réformes légales sont impératives, la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes exige un changement des attitudes patriarcales stéréotypés sur la place et la responsabilité des hommes et des femmes au sein de la société.

Lutter contre l’exploitation

Les femmes travailleuses se retrouvent souvent en dehors du système de protection offert par la loi et sont donc particulièrement vulnérables aux situations d’exploitation. Ainsi, au Nicaragua, les ouvrières des usines textiles maquilas situées dans les zones franches, connaissent des conditions de travail effroyables, travaillant au-delà du raisonnable pour un salaire dérisoire. Selon Vilma Nuñez de Escorcia, vice-présidente de la FIDH et présidente du Centre nicaraguayen des droits de l’Homme, « le combat des femmes nicaraguayennes est une lutte incessante pour des revendications sociales, politiques, culturelles et économique pour toutes et tous ».

Briser le silence, combattre l’impunité

Lors des conflits armés, la violence contre les femmes est souvent utilisée comme arme de guerre, afin de les déshumaniser, humilier la cellule familiale et persécuter les communautés. En République centrafricaine, dans le cadre d’affrontements entre les groupes rebelles et l’armée régulière, des milliers de femmes ont été victimes de viols et d’agressions sexuelles, commis de manière généralisée et systématique. Atteintes dans leur intégrité physique et morale, ces femmes sont doublement victimes car abandonnées économiquement et socialement, pendant que les auteurs des crimes jouissent d’une impunité totale. C’est la raison pour laquelle Bernadette Sayo Nzale, Présidente de l’Organisation pour la compassion et le développement des familles en détresse (OCODEFAD) « appelle aujourd’hui la société civile et toutes les femmes à s’unir pour briser l’isolement et la stigmatisation des femmes victimes de crimes sexuels et à combattre l’impunité de leurs auteurs ».

Se mobiliser : la Campagne de la FIDH pour l’élimination des discriminations

Le 8 mars, la FIDH exprime sa solidarité et son engagement en réitérant son appel pour la mise en œuvre effective de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), texte universel de référence. Ainsi, la FIDH appelle les Etats à :

 abroger les lois discriminatoires et à harmoniser leurs législations nationales avec les dispositions la CEDAW

 lever toutes les réserves à la CEDAW

 ratifier le Protocole facultatif de la CEDAW

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