Belarus : L’association “Viasna” victime d’un raid illégal, des douzaines de personnes arrêtées

25/03/2017
{#COMPOSITION|sinon{communique}}
en fr

Genève-Paris, le 25 mars 2017 - Au moins 57 personnes qui devaient observer les manifestations pacifiques en cours, dont des étrangers d’origine française, allemande, ukrainienne et russe, ont été arrêtées aujourd’hui au bureau du Centre des droits de l’Homme “Viasna” à Minsk. Ces arrestations ont eu lieu peu avant les manifestations pacifiques qui devaient se tenir le 25 mars 2017. Des arrestations de manifestants, de journalistes et d’observateurs seraient toujours en cours.

Le 25 mars 2017, vers 13h, des membres d’une unité de police spéciale masqués et armés ont pris d’assaut les bureaux du Centre des droits de l’Homme “Viasna”, ont forcé les personnes présentes à s’allonger sur le sol et les ont ensuite emmenées en bus au commissariat Pervomaiskii à Minsk. Les détenus comptaient parmi eux plusieurs membres de “Viasna”, Mme Raisa Mikhailovskaya, dirigeante du Centre de documentation bélarusse (Belarusian Documentation Center), M. Aleh Hulak, président du Comité Helsinki bélarusse (Belarusian Helsinki Committee), Mme Maria Chichtchenkova, coordinatrice de Front Line Defenders, et Mme Evgenia Andreiuk, coordinatrice de l’ONG “SOS Crimée”. Le groupe participait à une réunion de coordination de l’observation des manifestations.

Les personnes interpellées ont tous été libérées quelques heures plus tard sans qu’aucune accusation n’ait été retenue à leur encontre. L’unité de police spéciale n’avait aucun mandat l’autorisant à effectuer ce raid. Aucun matériel ou équipement n’a été saisi.

"Nos collègues ont été détenus de manière brutale et jetés au sol par l’unité de police spéciale"

Ales BIALIATSKI, président du CDH "Viasna", Au moins une personne a du être emmenée à l’hôpital.

“Viasna”, organisation membre de la FIDH au Bélarus, est une source importante d’information indépendante sur la situation des droits de l’Homme au Bélarus, et notamment la répression récente des manifestations pacifiques contre le décret présidentiel n° 3, qui impose une taxe sur les chômeurs.

"Interdire le droit de manifester pacifiquement n’est pas un signe de puissance. C’est davantage un signe de faiblesse et d’insécurité du régime Bélarus,"

Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.

"Le Bélarus doit accepter que son peuple a le droit de manifester pacifiquement, et doit arrêter de harceler les défenseurs des droits de l’Homme. Le rapprochement entre l’UE et le Bélarus ne doit pas servir d’excuse à la communauté internationale pour ne pas faire pression sur le pays"

Gerald STABEROCK, Secrétaire Général de l’Organisation Mondiale contre la Torture.

Cette répression massive, sans précédent depuis 2010, lorsque l’UE et les Etats-Unis avaient imposé des sanctions à l’encontre du Bélarus pour avoir violé de façon massive les droits de l’Homme, prouve l’absence de tout changement dans la nature de ce régime répressif.

L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs de Droits de l’Homme (l’Observatoire) a été crée en 1997 par la FIDH et l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT). L’objectif de ce programme est d’empêcher ou de remédier à des situations de répression des défenseurs des droits de l’homme. La FIDH et l’OMCT sont toutes deux membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de défenseurs des droits de l’homme de L’Union Européenne, mis en oeuvre par la société civile internationale.

Contact presse :
FIDH : Samuel Hanryon : + 33672284294
OMCT : Delphine Reculeau / Miguel Martín : Zumalacárregui : +41228094939

Lire la suite