En 2002, les défenseurs des droits de l’Homme se sont eux-mêmes retrouvés pris au piège, dans la tourmente de l’après-11 septembre : ils sont devenus pour de nombreux Etats ces « nouveaux criminels », qu’il importe de neutraliser au nom de la lutte anti-terroriste et grâce aux moyens offerts par celle-ci. Dans 80 Etats, les militants des droits de l’Homme restent ces « fauteurs de trouble », responsables en réalité de ternir l’image nationale et internationale de leurs gouvernements, et qu’il faut empêcher de nuire.
Plus que jamais, les défenseurs des droits de l’Homme sont dans la ligne de mire. L’Observatoire, en 2002, est intervenu en soutien de 388 défenseurs des droits de l’Homme et plus de 80 associations indépendantes de défense des droits de l’Homme. Ont ainsi été recensés et sans prétendre à l’exhaustivité :
– 76 cas de défenseurs assassinés ou victimes de disparitions forcées ;
– 267 cas de défenseurs ou associations, victimes d’agressions, menaces, intimidations, campagnes de diffamation, fermetures d’ONG ;
– 143 cas de défenseurs victimes d’arrestations, détentions et/ou condamnations arbitraires et pour certains de mauvais traitements et actes de torture.
Ce nouveau rapport annuel de l’Observatoire examine, région par région, les stratégies et pratiques de répression des défenseurs des droits de l’Homme en 2002.
Ces hommes et ces femmes et leurs associations luttent contre toutes les formes d’arbitraire et contre tous les terrorismes, qu’ils soient d’Etat, privés ou religieux. Plus que jamais, soutenir leur combat pour l’Etat de droit, la démocratie et le développement apparaît comme un enjeu essentiel pour notre avenir commun.
A l’occasion de la sortie de son rapport annuel, l’Observatoire a organisé deux conférences de presse le 26 mars, à Genève et à Dakar.
Il sera disponible en librairie, en France, le 4 avril 2003 (éd. de l’Aube, 286 pages