Le gouvernement tchadien soutient l’option belge

Le gouvernement tchadien soutien l’option belge

Le Comité international pour le jugement équitable de Hissène Habré se félicite de la réaffirmation par le gouvernement tchadien de sa volonté de voir Habré jugé en Belgique et appelle l’Union africaine et le Sénégal à soutenir cette position.

Du 14 au 20 novembre 2011, le Comité a effectué une mission au Tchad dans le but de rencontrer les autorités, les victimes et la société civile pour discuter des perspectives du jugement de Hissène Habré.

Au cours d’une réunion le 19 novembre avec les autorités tchadiennes, dont le Premier ministre, Monsieur Emmanuel Nadingar, le ministre de la Justice, Monsieur Abdoulaye Sabre Fadoul, et la ministre des droits de l’homme, Madame Amina Kodjiyana, le Premier ministre a réaffirmé la position du gouvernement tchadien dans cette affaire à la suite du refus du Sénégal de juger Habré : l’extradition vers la Belgique.

En effet, le 22 juillet 2011, le gouvernement tchadien avait demandé, dans un communiqué officiel, que soit « désormais privilégiée l’option de l’extradition de Habré vers la Belgique pour y être jugé ». Alors que l’Union africaine étudie la possibilité de juger Habré au Rwanda, cette position du gouvernement tchadien en faveur de l’option belge conforte les victimes qui sont en attente de justice depuis plus de vingt ans. Les victimes considèrent en effet que la Belgique constitue la solution la plus concrète et la plus rapide pour s’assurer que Habré réponde effectivement des accusations portées contre lui dans le cadre d’un procès juste et équitable. [1]

Ces différents entretiens ont permis au Comité de saisir l’opportunité pour féliciter et encourager les autorités tchadiennes pour l’engagement pris en faveur de la reconnaissance et la préservation d’un important lieu de mémoire pour les victimes du régime Habré : le site de Hamral-Goz – plus connu sous le nom de la « Plaine des morts ». En outre, un monument à la mémoire des victimes devrait bientôt y être érigé. Le Comité a également soulevé ses préoccupations concernant les suites réservées aux plaintes déposées en octobre 2000 contre les ex-agents de la police politique de Habré (« la DDS ») - accusés de torture et d’assassinats – procédures qui trainent depuis dix ans. Ces différents entretiens ont permis au Comité de saisir cette opportunité pour féliciter et encourager les autorités tchadiennes pour l’engagement pris en faveur de la reconnaissance et la préservation d’un important lieu de mémoire pour les victimes du régime Habré : le site de Hamral-Goz – plus connu sous le nom de « Plaine des morts ». En outre, un monument à la mémoire des victimes devrait bientôt y être érigé. Le Comité a également soulevé ses préoccupations concernant les suites réservées aux plaintes déposées en octobre 2000 contre les ex-agents de la police politique de Habré (« la DDS ») - accusés de torture et d’assassinats – procédures qui trainent depuis dix ans.

A deux mois du prochain sommet de l’Union africaine, les victimes et le Comité appellent les instances de l’Union africaine, le Sénégal, et les autres États africains à respecter la voie de la justice réclamée par les victimes et soutenue par le gouvernement tchadien. Nous demandons en particulier au Sénégal de respecter ses obligations en répondant favorablement à la nouvelle demande d’extradition introduite depuis septembre par la Belgique.

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