Tunisie : les poursuites judiciaires à l’encontre des manifestants de l’UGET doivent cesser

12/04/2016
Communiqué
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Tunis, le 11 avril 2016 - La FIDH et ses organisations membres et partenaires en Tunisie, appellent les autorités tunisiennes à mettre un terme aux poursuites judiciaires à l’encontre de membres de l’UGET arrêtés le 9 avril 2016 lors d’une manifestation sur l’Avenue Bourguiba. Nos organisations s’inquiètent par ailleurs de la recrudescence de violences policières à l’encontre de manifestants pacifiques.

Le 9 avril 2016, une manifestation organisée sur l’Avenue Habib Bourguiba, par l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) a été violemment réprimée par les forces de l’ordre qui ont utilisé les gaz lacrymogènes et ont violenté les manifestants dont un grand nombre a été blessé et certains ont été transférés à l’hôpital. Par ailleurs, 7 manifestants ont été arrêtes puis relâchés mais poursuivis et obligés de se présenter devant le juge le 11 avril. Leur procès a été reporté au 26 mai.

Les manifestants sont des diplômés chômeurs interdits de travailler dans le secteur public du temps de l’ancien régime en raison de leur engagement syndical et politique. Leur revendication porte sur leur droit au travail.

Suite aux nombreuses manifestations et sit-in organisés par les diplômés chômeurs, le 18 janvier, le Chef du gouvernement avait reconnu la légitimité de leurs revendications et s’était engagé à les intégrer dans le secteur public. C’est l’absence de suivi de ces déclarations qui a provoqué les manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre.

Des députés à l’Assemblée des Représentants du Peuple, ont été aussi victimes de violences policières physiques et verbales alors qu’ils intervenaient pour calmer les tensions entre forces de l’ordre et manifestants.

Nos organisations regrettent par ailleurs l’absence de réaction rapide et appropriée de la part des autorités tunisiennes face aux aspirations et revendications de justice sociale exprimées par un large spectre de la société et des jeunes tunisiens.

Nos organisations appellent les autorités tunisiennes à agir dans le strict respect de la Constitution et des engagements internationaux de la Tunisie, notamment le droit au rassemblement pacifique tel que garanti par l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par la Tunisie.

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