l’opposant Hamma Hammami enfin libéré !

04/09/2002
Communiqué

La FIDH se félicite de la libération aujourd’hui même de l’opposant tunisien Hamma Hammami et de son camarade Samir Taamallah.

Lundi 2 septembre, le pourvoi de Hamma Hammami et de ses compagnons Samir Taamallah et Abdeljabbar Madouri, tous trois condamnés pour appartenance au Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit) avait été rejeté par la Cour de cassation.

La FIDH est néanmoins surprise du motif invoqué pour la libération conditionnelle de Hamma Hammami et de son camarade. En effet, si la FIDH ne saurait s’étonner de leur mauvais état de santé eu égard aux conditions de détention des prisonniers politiques en Tunisie, elle considère que leur détention était arbitraire puisqu’elle ne sanctionnait qu’un délit d’opinion et qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable. La FIDH avait saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire de leur cas.

Aussi, la FIDH demande-t-elle la libération immédiate de Abdeljabbar Madouri condamné pour les mêmes motifs et encore emprisonné.

La FIDH renouvelle son appel à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les détenus d’opinion en Tunisie. Près de 1000 prisonniers d’opinion sont détenus en Tunisie, dans des conditions parfaitement contraires aux instruments internationaux auxquels la Tunisie est partie.

En particulier, la FIDH dénonce la condamnation ce matin en appel de M.Abdallah Zouari, journaliste de l’hebdomadaire interdit Al Fajr, organe officieux du mouvement islamiste Ennahda, à 8 mois de prison ferme.

Libéré le 6 juin 2002 après avoir purgé une peine de onze années d’emprisonnement pour " appartenance à organisation illégale ", il avait été de nouveau arrêté le 19 août dernier pour non respect d’une mesure d’éloignement à Zarzis, dans le sud du pays. Le 23 août, il a été condamné à 8 mois de prison par le tribunal de Zarzis pour " refus d’obtempérer à une décision administrative ". Me Brigitte Azema-Peyret, avocate honoraire française mandatée par Amnesty international - section française et la FIDH en tant qu’observatrice au procès en appel au tribunal de Médenine, a dénoncé la façon dont s’est déroulé le procès durant lequel M. Omar Mestiri, membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (organisation membre de la FIDH en Tunisie), M Lasaad Jouhri ancien prisonnier d’opinion, membre du Comité international de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie (CISPPT) ainsi que le frère du prévenu, venus asssister à l’audience se sont vus notifié leur exclusion de la salle d’audience. Les avocats de la défense avaient alors quitté la salle. M. Zouari a annoncé qu’il continuerait la grève de la faim qu’il avait entamé le 19 août.

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