Violation du droit à l’éducation : la FIDH saisit l’UNESCO.

12/03/2004
Appel urgent

Paris, le 12 mars 2004 - La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) souhaite faire part de sa vive inquiétude quant aux cas de Messieurs Jalel Ayyed et Abdellatif Makki, ressortissants tunisiens en grève de la faim depuis le 7 février 2004, pour protester contre la privation de leur droit à l’éducation par les autorités de ce pays, en violation de l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui dispose que "toute personne a droit à l’éducation".

Ces deux anciens étudiants, emprisonnés respectivement pendant 8 et 10 ans pour leurs opinions politiques et leurs activités syndicales au sein de l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE)se sont vus opposés un refus d’inscription à la Faculté de Médecine, en vue de terminer leurs études.

MM Makki et Ayyed, tous deux diplômés à l’issue de leurs cinq années d’études à la Faculté de Médecine de Tunis, se voient aujourd’hui interdits d’effectuer leurs internats hospitaliers obligatoires pour valider leur formation. Face à ce refus, MM Makki et Ayyed se sont inscrits en DEA de Biochimie de la Faculté des Sciences de Tunis, mais se sont vus cette fois refuser tout accès aux laboratoires de recherche, accès sans lequel ils ne peuvent matériellement mener les études nécessaires à la réalisation de leur thèse, et donc à l’obtention de leur diplôme. La FIDH considère que MM Makki et Ayyed sont victimes de mesures arbitraires, qui visent en réalité à empêcher toute réinsertion au seul motif des opinions politiques et des activités syndicales passées des deux hommes.

Mandatée par les deux étudiants et la Ligue des Droits de l’Homme Tunisienne, et avec le soutien du
Comité pour le Respect des Libertés et Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) et du Réseau Euro-Méditéranéen des Droits de l’Homme (REMDH), la FIDH vient de saisir le Comité sur les conventions et recommandations de l’UNESCO aux fins d’intervention urgente.

La FIDH appelle les autorités Tunisiennes à respecter le droit à l’éducation de MM Abdellatif Makki et Jalel Ayyed, et à permettre aux deux anciens détenus de réintégrer la Faculté de Médecine de Tunis. Elle appelle également les autorités Tunisiennes à respecter en toutes circonstances le droit à l’enseignement et à l’éducation, conformément aux engagements souscrits par elles.

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