Nouvelle arrestation arbitraire d’un journaliste ayant déjà purgé 11 ans de prison

22/08/2002
Communiqué

La FIDH est très préoccupée par la nouvelle arrestation le 19 août 2002 de Abdallah Zouari, journaliste de l’hebdomadaire interdit Al Fajr, organe officieux du mouvement islamiste Ennahda.

Abdallah Zouari avait été libéré le 6 juin 2002 après avoir purgé une peine de 11 ans de prison. Arrêté le 12 avril 1991,il avait été condamné pour « appartenance à une organisation illégale ». Il avait également été condamné à cinq ans de contrôle administratif au terme de sa peine. Le 15 juillet, le Ministère de l’Intérieur l’aviat notifé d’une mesure d’éloignement à Zarzis, alors que sa résidence se trouve à Tunis. M. Zaouri a fait appel de cette décision devant le tribunal administratif , lequel n’a pas à ce jour rendu de décision.

Selon les informations reçues, M. Zouari a été arrêté le 19 Août et est actuellement en détention à la prison de Harboub près de Gabès au sud du pays. Abdallh Zouari doit passer en jugement le 23 Août 2002 devant le tribunal cantonal de Zarzis.

La FIDH demande aux autorités tunisiennes de procéder à la libération immédiate de Abdallah Zouari et de lever les mesures d’éloignement auxquelles il est soumis. Ces mesures, outre le fait qu’elles peuvent empêcher son accès à des soins médicaux appropriés après 11 années d’incarcération, contreviennent aux instruments internationaux de protection des droits de l’Homme qui garantissent la liberté de circulation des individus, et notammentà l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

La FIDH souligne que cette arrestation s’inscrit dans un cadre général de persécution et de harcèlement de toute personne osant émettre un avis critique à l’encontre du pouvoir en Tunisie. En outre, la police a fait irruption au domicile de la tante de M. Zouari, agée de près de 90 ans pour la menacer si elle continuait à l’héberger. D’après le Conseil national pour les libertés en Tunisie, CNLT, organisation membre de la FIDH en Tunisie, il s’agit là d’un cas typique de harcèlement des anciens détenus d’opinion et de leur famille

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