Nouveaux actes de répression policière

25/01/2002
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) est vivement préoccupée par le déploiement massif des forces de l’ordre, vendredi 25 janvier, autour du siège de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et dans les rues adjacentes.

Une réunion de la LTDH, en soutien à Hamma Hammami, Président du Parti des ouvriers communistes tunisien (PCOT), contraint à la clandestinité, devait se tenir au siège de la ligue en début d’après-midi. Les policiers, déployés en grand nombre, ont empêché les membres du Comité directeur de la LTDH de se rendre au siège de l’organisation, ainsi que les autres militants qui devaient participer à la réunion.

Cette stratégie de répression s’est systématisée depuis plusieurs jours : le 19 janvier, les forces de police se sont déployées autour du siège de la section de la LTDH à Sfax, dans le but d’empêcher la tenue d’une réunion qui devait se tenir dans le cadre d’une journée de solidarité à Hamma Hammami. Les membres du Comité directeur et les militants ont été contraints de tenir leur réunion dans la rue, certains d’entre eux ont été molestés. Le 20 janvier, une réunion prévue dans les locaux de la section de la LTDH à Bizerte en soutien à Mohamed Moadda, Président du Mouvement des démocrates socialistes (MDS), détenu depuis le 19 juin 2001, n’a pu avoir lieu pour des raisons similaires.

Par ailleurs, depuis une semaine, les forces de police ont investi les domiciles de plusieurs militants des droits de l’Homme, membres de la LTDH, à savoir les domiciles de Mondher Khalfaoui, membre de la section de Monastir et Hamadi Zoghbi, membre de la section d’El Omran, résidant à Monastir. Les domiciles de Abdel Moumen Belanes, membre du PCOT, Hichem Moussa, Professeur d’université et Tarek Chamekh, ancien détenu politique, ont également été investis. Enfin, le domicile de Salah Hamzaoui, Président du Comité national de soutien à Hamma Hammami, est encerclé depuis lundi 21 janvier par la police qui lui interdit toute visite.

La FIDH condamne avec force ces actions et violences policières qui visent à entraver les activités de la LTDH dans son soutien aux opposants politiques.
La FIDH souligne que ces faits s’inscrivent en contradiction flagrante avec les dispositions du Pacte international sur les droits civils et politiques, ratifié par la Tunisie, qui garantissent notamment la liberté de rassemblement pacifique.

La FIDH demande aux autorités tunisiennes de :

 Mettre un terme aux poursuites et actes de harcèlement à l’encontre de Hamma Hammami et des membres de son parti et procéder à la libération immédiate et inconditionnelle Mohamed Moadda ;
 Cesser toute forme de harcèlement à l’encontre des membres de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, et plus généralement de tous les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;
 Se conformer aux dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme liant la Tunisie.

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