Lettre ouverte à Monsieur Jacques CHIRAC, Président de la République française.

08/01/2004
Communiqué

Vous avez été informé de l’agression dont a été victime Mme Sihem Ben Sedrine, ancienne porte-parole du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT), le 5 janvier dernier. Tout porte à croire que cet acte de violence a été perpétré par des agents du régime tunisien.

Cet épisode n’est que le énième d’une longue série dont vous êtes également informé. Les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ne connaissent aucun répit, depuis le début de l’année 2004, les actes de harcèlement à leur encontre se sont encore accrus (Cf. communiqué de presse de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH/OMCT), du 8 janvier 2004, ci-joint).

Loin d’illustrer l’« avance » du régime de votre homologue tunisien dans le domaine des droits de l’Homme, ces derniers événements illustrent au contraire, une nouvelle fois, le grand retard de ce pays s’agissant de libertés aussi fondamentales que les libertés d’expression, d’opinion, d’association et de réunion.

Ce constat est partagé par Mme Hina Jilani, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que les autres mécanismes onusiens, dont l’activité bénéficie d’ailleurs, et à juste titre, du soutien constant de la France dans les enceintes onusiennes.

Conscients de l’attention que vous portez au nécessaire respect des droits universels et indivisibles de la personne, nous vous appelons à tout mettre en œuvre, afin que la liberté d’action des défenseurs des droit de l’Homme soit garantie.

Nous espérons pouvoir compter sur votre soutien et vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre plus haute considération.

Sidiki Kaba Président de la FIDH

Michel Tubiana Président de la LDH

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