Blessées à mort |
« Blessées à mort » est un recueil de monologues écrits par Serena Dandini avec la collaboration de Maura Misiti, chercheuse au Consiglio Nazionale delle Ricerche (CNR), et conçus sur le modèle de la Spoon River Anthology d’Edgar Lee Master dont l’originalité consistait dans le fait de redonner la parole aux défunts. De la même manière, les monologues de « Blessées à mort », puisant dans les faits divers et les enquêtes judiciaires, sont les récits posthumes et imaginaires à la première personne de femmes qui ont perdu la vie à la suite d’actes de violence infligés le plus souvent par un mari, un compagnon, un amant ou un ex.
Le spectacle, porté par des femmes connues du grand public, tente d’interpeller l’opinion, les médias et les institutions. Il nous amène toutes et tous à réfléchir sur le fléau des violences faites aux femmes et aux moyens d’y mettre fin.
En Tunisie, « Blessées à mort » sera introduit par un monologue de femme tunisienne inspiré de faits réels et écrit par des militantes de l’ATFD. Les monologues seront principalement lus en arabe littéraire et en dialecte tunisien. Certains le seront en français.
Le 8 mars, au Théâtre 4ème Art, seront présentes sur scène, aux côtés de Serena Dandini et de Maura Misiti : Jalila Baccar (actrice), Emma Bonino (ancienne Ministre italienne des Affaires Etrangères), Fatma Saidenne (actrice), Amel Hamrouni (chanteuse), Bochra Belhaj Hmida (députée), Latifa Lakhdhar (Ministre tunisienne de la Culture), Besma Khalfeoui (présidente de la fondation Chokri Belaid), Nadia Khiari (caricaturiste), Meriem Belkadhi (journaliste), Raja Dahmeni (ATFD), Lina Ben Mhenni (bloggeuse), Najwa Rezgui (ancienne prisonnière politique), Amira Yahyeoui (présidente de BAWSSALA).
« L’élimination des violences faites aux femmes, y compris derrière les portes de leur domicile, relève de la responsabilité des États. Nos organisations sont depuis longtemps mobilisées pour mettre fin à ce fléau universel. Il nous semblait naturel de promouvoir cette pièce de théâtre qui est un très bon moyen de sensibiliser le public à cette réalité et d’attirer l’attention des décideurs politiques » a souligné Khadija Cherif, secrétaire générale adjointe pour les droits des femmes de la FIDH.
« Tous les monologues de ‘Blessées à mort’ », explique Serena Dandini, « nous parlent de crimes à venir, d’homicides de femmes commis par des hommes qui auraient du les aimer et les protéger. Ce n’est pas un hasard si les coupables sont bien souvent des maris, des fiancés ou des ex. C’est un massacre familial qui, à une allure impressionnante, continue tristement à remplir les pages des faits divers dans nos quotidiens. Derrière les volets fermés des maisons se cache une souffrance silencieuse et l’homicide n’est jamais que la pointe de l’iceberg d’un parcours semé d’abus et de douleur qui répond au nom de violence domestique. Voilà pourquoi nous pensons qu’il ne faut pas arrêter d’en parler et qu’il est nécessaire de chercher, y compris par le biais du théâtre, à sensibiliser au maximum l’opinion publique ».
La pièce est gratuite et il est recommandé de réserver sa place le plus rapidement possible : en cliquant ici.
Pour toutes demandes d’information ou d’interviews au sujet de « Blessées à mort », merci de vous adresser directement à Yosra Frawes (arabe, français) - Email : yf@fidh.org- Tel : +216 71 257 754 (à Tunis)