L’attentat criminel mené à Sousse, qui a coûté la vie à 39 personnes et fait des dizaines de blessés, est un attentat contre la démocratie et les droits humains. Il s’inscrit dans une série d’attaques criminelles menées sous des prétextes religieux qui visent à saboter le processus remarquable et exemplaire mené par le peuple tunisien afin d’établir un État de droit sur les ruines d’une dictature en visant sa principale ressource économique : le tourisme.
Dans le seul pays du printemps arabe où les aspirations démocratiques ont jusqu’à présent pris le dessus sur les forces réactionnaires et criminelles qui ont mis à mal les transitions politiques dans les pays voisins, il revient aux autorités tunisiennes la tâche fondamentale et décisive d’être les garantes des valeurs attaquées par les auteurs de ces attentats. La FIDH appelle solennellement le gouvernement tunisien à mener la lutte contre le terrorisme dans le respect absolu et inconditionnel des droits humains et des libertés fondamentales, de toutes les valeurs et de tous les espoirs portés aujourd’hui par la Tunisie. Un tel engagement est la seule façon de résister à l’embrasement de violence qui menace aujourd’hui l’ensemble de la région.
La FIDH appelle les autorités tunisiennes à plus de vigilance dans la lutte contre le trafic d’armes aux frontières tunisiennes et à lutter de manière prioritaire contre la détérioration du contexte économique sur lequel prospèrent de tels actes de terreur.
L’attentat suicide mené à Koweït contre une mosquée chiite, qui a fait 27 morts et 22 blessés, est une attaque contre la liberté de conscience. Il s’inscrit dans une série d’attentats similaires menés ces dernières semaines en Arabie saoudite et au Yémen contre les minorités chiites. Celles-ci sont victimes de discriminations et d’une répression qui s’accroît depuis 2011 dans plusieurs pays du Golfe au prix de graves violations des droits humains. La FIDH appelle les autorités koweïtiennes, saoudiennes, bahreïnies et émiraties, ainsi que les États qui les soutiennent, à criminaliser l’incitation à la haine religieuse et à garantir les libertés d’opinion, d’expression, de pensée et de conscience ainsi que l’ensemble des droits et des libertés civiles et politiques. Dans un contexte régional qui voit la montée inquiétante des actes de violence confessionnelle, il leur revient de protéger l’ensemble des lieux de culte sans distinction.
Par-delà les autorités en place à Tunis et à Koweït, la communauté internationale toute entière doit se mobiliser et prendre position contre l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques et prendre des sanctions contre les États qui contribuent à diffuser les bases du radicalisme religieux dans le monde en abusant de motifs religieux pour violer les droits humains chez eux et en dehors de leurs frontières.
Face à de telles attaques, la FIDH et ses organisations membres sont plus mobilisées que jamais dans la défense des droits humains, dont le non-respect est la source principale des drames humanitaires et violences politiques qui menacent aujourd’hui l’ensemble du Maghreb et du Moyen-Orient ainsi que l’Europe.