Zouhair Makhlouf agressé, Taoufik Ben Brik libéré

28/04/2010
Communiqué

Paris-Genève-Copenhague, le 28 avril 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) dénoncent l’agression violente du journaliste Zouhayr Makhlouf et note avec satisfaction la libération du journaliste Taoufik Ben Brik détenu depuis le 29 octobre 2009.

Le 24 avril 2010, vers 17 heures, huit policiers en civil dépourvus de mandat d’arrêt se sont présentés au domicile de M. Zouhair Makhlouf pour procéder à son interpellation. Ce dernier ayant refusé de les suivre, il a été violemment agressé devant les membres de sa famille et emmené de force au commissariat de Borj Ouzir dans la ville d’Ariana, près de Tunis, où il a été à nouveau victime de mauvais traitements. Il a été libéré sept heures plus tard présentant de nombreuses blessures au visage et le nez cassé. M. Makhlouf fait régulièrement l’objet de représailles de la part des autorités tunisiennes depuis la publication sur Internet d’un reportage qui dénonce la pollution et la dégradation de l’environnement de la ville de Nabeul liées à certaines activités industrielles en octobre 2009.

L’Observatoire et le REMDH condamnent vivement l’agression dont a été victime M. Makhlouf et considère que celle-ci ne vise manifestement qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme. M. Makhlouf devait rencontrer le 24 avril au soir d’autres militants et défenseurs des droits de l’Homme à un dîner organisé par Me Christian Charrière-Bournazel, ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Paris.

Par ailleurs, le 26 avril 2010, M. Taoufik Ben Brik a été libéré dans l’après-midi après avoir effectué une peine de six mois d’emprisonnement à la prison de Siliana à la suite de la publication d’articles critiques envers le régime du Président Ben Ali.

L’Observatoire et le REMDH accueillent avec satisfaction la libération de M. Ben Brik mais rappellent que la liberté de la presse en Tunisie n’est pas garantie et que les défenseurs des droits de l’Homme font régulièrement l’objet d’actes de harcèlement, d’agressions physiques, d’arrestations arbitraires de poursuites judiciaires et de campagnes de diffamation.

L’Observatoire et le REMDH demandent instamment aux autorités tunisiennes de cesser tout acte de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie et de garantir en toutes circonstances leur intégrité physique et psychologique et, plus généralement, de se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998 et aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie.

Pour plus d’informations, merci de contacter :

· FIDH : Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18

· OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

· REMDH : Marc Degli : +45 32 64 17 16

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