Tunisie : risque de fermeture définitive du dernier espace libre de réunion

01/10/2007
Communiqué

Après la fermeture du dernier espace libre de réunion en Tunisie, la FIDH s’inquiète de la poursuite des entraves posées à la liberté de réunion et d’expression par les autorités.

Paris, le 21 septembre 2007
Suite à la fermeture du dernier espace libre de réunion en Tunisie, la FIDH s’inquiète de la poursuite des entraves posées à la liberté de réunion et d’expression par les autorités.

Selon nos informations, le 17 septembre 2007 le Parti démocrate progressiste Tunisien (P.D.P.) a reçu une convocation de comparution devant le tribunal cantonal de Tunis le lundi 24 septembre pour annulation du contrat de location de son siège de Tunis qui héberge également l’organe du parti, l’hebdomadaire Al-Mawqif.

Ce nouvel acte de répression s’insère dans un contexte général caractérisé par la multiplication des atteintes à la liberté d’expression et de réunion à l’encontre de tout mouvement indépendant du pouvoir. Pour rappel, depuis le 24 avril 2006, les forces de police empêchent toute personne d’entrer dans les locaux de la Ligue Tunisiennes des Droits de l’Homme – LTDH - à Tunis - exception faite de ses membres directeurs - par le barrage des rues environnantes, et le placement d’hommes en faction devant les portes de la ligue (Cf. Communiqués de presse de l’Observatoire des 18 avril, 5 mai et 30 mai 2006). De même, les autorités ont également fermé l’accès de locaux d’unions régionales de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) – lesquels était utilisés pour des réunions d’associations indépendantes du pouvoir. Selon les informations reçues, il est très difficile pour les mouvement d’opposition de louer des salles privées pour des réunion ou des conférences organisées par ces derniers.

Le 13 avril 2007 le bureau central du PDP à Tunis avait déjà été frappé par une tentative d’expulsion, tentative bloquée grâce à la mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale. Depuis plus de 20 ans, le journal Al-Mawqif loue ce local et l’utilise également comme siège du PDP qui y a organisé des centaines de réunions privées et publiques. Pour s’élever contre cette decision, la secrétaire générale du PDP, Mme Maya Jribi, ainsi que le fondateur du PDP et directeur de Al-Mawqif, Maître Néjib Chebbi, ont entamé le 20 septembre 2007 une grève de la faim illimitée.

La FIDH dénonce ce nouvel acte d’instrumentalisation de la justice par les autorités tunisiennes visant à asphyxier la liberté d’expression et de réunion. Nous demandons aux autorités tunisiennes de se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme liant la Tunisie (DUDH), en particulier les articles 19 et 20 de la DUDH et l’article 19 du Pacte International sur les Droits Civils et Politiques. A cet égard, la FIDH rappelle au gouvernement tunisien que le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies examinera la situation des droits civils et politiques en Tunisie à sa session de février – mars 2008.

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