Le porte-parole des CDF vient d’arriver en France

16/10/2000
Communiqué

Depuis leur création, le 10 décembre 1989, les Comité de Défense des Libertés Démocratiques et des Droits de l’Homme en Syrie (CDF), organisation membre de la FIDH, ont rencontré d’innombrables difficultés pour réaliser leur mission de défense des droits de l’Homme dans ce pays

Outre le fait qu’ils n’ont jamais pu obtenir de reconnaissance légale de la part des autorités syriennes, plusieurs de leurs militants ont durement payé leur engagement. Trois d’entre eux demeurent aujourd’hui en prison depuis 1991.

Toujours interdits en Syrie, les CDF se restructurent néanmoins peu à peu depuis 1998, année où leur porte-parole, Maître Aktham Naisse, a été libéré, après sept années de prison. Le mois dernier, pour la première fois, ils ont pu tenir leur congrès, certes à huis clos mais sans être inquiétés par les autorités. Un nouveau conseil d’administration, composé de dix personnes, ainsi qu’un bureau du Conseil, ont alors été élus. Cet événement constitue un signe de l’émergence d’une société civile en Syrie.
Me Naisse qui, depuis sa sortie de prison, demeurait privé de son passeport, a pu le récupérer. Il vient d’entamer un voyage à travers plusieurs pays des deux rives de la Méditerranée, lors duquel il rencontrera les principales ONG de défense des droits de l’Homme, nationales, régionales et internationales, ainsi que divers représentants des autorités de pays européens et des institutions européennes. Il participera à plusieurs rencontres internationales, notamment le Forum Civil euro-méditerranéen qui se tiendra à Marseille du 10 au 12 novembre prochains. Il devra également recevoir des soins médicaux, sa santé s’étant détériorée au cours des nombreuses années qu’il a passées en prison, où il a été victime de torture et de mauvais traitements.
La FIDH prend acte de ce qui apparaît comme un relâchement de l’étau qui enserre les défenseurs des droits de l’Homme en Syrie. Rappelant que la Syrie a ratifié le Pacte international sur les droits civils et politiques et le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, elle appelle les autorités à prendre rapidement des mesures en profondeur pour se conformer à leurs obligations internationales et mettre en œuvre des réformes démocratiques.
Les préoccupations de la FIDH et des CDF demeurent en effet très nombreuses. Les deux organisations recommandent en particulier aux autorités syriennes
 que tous les prisonniers d’opinion soient libérés ou jugés par un tribunal indépendant et impartial ;
 que les prisonniers libérés recouvrent la jouissance de leurs droits civiques et politiques ;
 que les défenseurs des droits de l’Homme puisse travailler librement et, notamment, que les CDF soient légalement reconnus ;
 que l’Etat d’urgence, en vigueur depuis 1963, soit levé.

La FIDH, qui accompagne les CDF depuis leur création, exprime sa solidarité avec ses militants et réaffirme son engagement, à leurs côtés, en faveur des droits de l’Homme en Syrie.

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