Le Président des CDF détenu dans un lieu inconnu depuis plus d’une semaine

21/04/2004
Communiqué
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L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la FIDH et de l’OMCT, exprime sa plus vive préoccupation concernant la situation de M. Akhtam Naisse, président des Comités pour la défense des libertés démocratiques et des droits de l’Homme en Syrie (CDF). L’Observatoire est en effet sans nouvelles de lui depuis son arrestation à Lattaquié, en Syrie, le 13 avril 2004 (cf. Appel urgent de l’Observatoire du 15 avril 2004, SYR 002/1504/OBS 026).

L’Observatoire rappelle que l’arrestation de M. Naisse s’est produite au moment de la publication du rapport annuel des CDF dénonçant des violations des droits de l’Homme en Syrie et à la suite de leurs déclarations dénonçant des exactions contre les populations kurdes dans le nord du pays, en mars 2004. Elle s’inscrit également dans le contexte de la répression d’un rassemblement d’environ 400 personnes, auquel avait appelé les CDF, le 8 mars 2004, pour demander la levée de l’Etat d’urgence, la libération des prisonniers politiques et la mise en place de réformes démocratiques. Ce rassemblement avait été dispersé par les forces de l’ordre et plusieurs militants ont été arrêtés et intimidés dans les semaines qui ont suivi.

L’Observatoire rappelle que M. Naisse fait l’objet d’un harcèlement constant depuis de nombreuses années par le biais notamment d’interrogatoires et de convocations récurrents en raison de son engagement en faveur des droits de l’Homme en Syrie (cf. derniers rapports annuels de l’Observatoire).

L’Observatoire est extrêmement inquiet concernant l’état de santé de M. Akhtam Naisse, celui-ci étant diabétique et nécessitant un traitement médical strict et quotidien.

L’Observatoire appelle les autorités syriennes à :

1. garantir l’intégrité physique et psychologique de M. Akhtam Naisse, notamment en lui accordant l’accès aux soins médicaux nécessaires ;
2. communiquer le lieu où il se trouve détenu dans les plus brefs délais, et procéder à sa libération immédiate et inconditionnelle ;
3. mettre fin à tout acte de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générales des Nations Unies le 9 décembre 1998, en particulier à son article 1 qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international. » ;
4. se conformer plus généralement aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Syrie.

Contacts presse :

 FIDH : Driss El Yazami, secrétaire général de la FIDH + 33 1 43 55 25 18.

 OMCT : + 41 22 809 49 39.

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