RMC
Actualités

Hollande en Egypte: "On ne peut pas se passer de leur renseignement dans la lutte contre le jihadisme"

-

- - AFP

Le président français François Hollande est arrivé dimanche au Caire pour réaffirmer son soutien à son homologue Abdel Fattah al-Sissi qui dirige l'Egypte d'une main de fer, une visite centrée sur la sécurité au Moyen-Orient mais avec un important volet commercial.

François Hollande est arrivé en Egypte ce dimanche. Une étape de deux jours pour le Président de la République, après le Liban samedi et la Jordanie à venir mardi.

Sa visite devrait permettre de renforcer les liens économiques entre la France et l'Egypte. François Hollande est accompagné d'une trentaine de chefs de grands groupes français mais aussi de petites et moyennes entreprises , qui doivent prendre part à un "forum d'affaires" franco-égyptien et assister à la signature de divers "accord sectoriels", notamment dans les domaines des transports urbains, de l'énergie renouvelable et de la formation professionnelle, Mais au-delà des considérations économiques, le président de la République veut renforcer le partenariat stratégique dans la lutte contre le jihadisme.

"Le pays le plus puissant du monde arabe"

"L'Egypte, c'est le pays le plus peuplé, le plus puissant de l'ensemble du monde arabe et de ce point de vue-là, il est important pour la France de compter sur la coopération de ce pays qui lutte contre le jihadisme de façon extrêmement forte dans la péninsule du Sinaï, analyse Frédéric Encel, chercheur à l'institut d'Etudes politiques de Paris.

"Les services de renseignement égyptiens valent ce qu'ils valent, mais dans la lutte contre l'islamisme radical, on ne peut sans doute pas s'en passer. Ce n'est pas fondamental pour la France mais il n'est pas du tout négligeable d'aller continuer à solliciter l'Egypte à la foi comme client potentiel mais aussi comme partenaire dans la lutte contre le jihadisme", explique-t-il aussi.

Répression de l'opposition

La question des droits de l'Homme devrait également affleurer durant cette visite. La France a très tôt manifesté son soutien et conclu d'importants contrats d'armement après la destitution en 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l'armée, du président islamiste élu Mohamed Morsi. Le pouvoir réprime depuis très violemment toute forme d'opposition.

Avant le voyage, la Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH), Amnesty international et Human Rights Watch (HRW) notamment ont dénoncé le "silence assourdissant" de la France sur la "gravité de la répression contre la société civile, au prix d'une augmentation vertigineuse de la pratique de la torture, des incarcérations abusives, des disparitions forcées et des violences (...) sans précédent dans l'histoire récente de l'Egypte".

L'entourage de M. Hollande a assuré que le président entendait sur ces sujets porter des "messages" de façon "discrète et efficace" au Caire.