Lettre conjointe au Capitaine Mustapha Adib, libéré ce samedi 18 mai 2002 après avoir été arbitrairement détenu pendant deux ans et demi pour avoir dénoncé la corruption dans l’armée marocaine.

18/05/2002
Communiqué

Cher ami,

L’ Observatoire pour la protection des défenseurs de droits de l’Homme (programme conjoint de
l’OMCT et de la FIDH), Avocats sans frontières - Belgique, et Transparency International se
réjouissent de votre libération après ces deux ans et demi de détention arbitraire. Si nous
saluons positivement la fin de cette injuste incarcération, nous déplorons que cette libération
n’intervienne qu’à la fin de la peine qui vous a été infligée ; comme nous ne pouvons que
déplorons que les autorités marocaines aient été sourdes aux nombreux appels qui leur ont été
adressés tout au long de votre détention, dénonçant le caractère arbitraire de votre détention et
réclamant votre libération.

Pour leur part, l’Observatoire et Avocats sans Frontières-Belgique ont mené conjointement
plusieurs missions d’observation judiciaire à l’occasion de votre procès. Le 19 avril 2001, ils
saisissaient le Groupe de travail sur la détention arbitaire des Nations unies de votre cas. Dans
son avis rendu public le 10 janvier 2002, le Groupe de travail relayait nos préocupations en
déclarant que « la privation de liberté de Mustapha Adib est arbitraire, car elle est contraire aux
articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux articles 9 et 14 du
Pacte international relatif aux droits civils et politiques », dispositions qui affirment le droit à un
procès juste et équitable. Le Groupe de travail a demandé au gouvernement marocain de
« prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation et la rendre conforme aux
normes et aux principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et dans
le pacte international sur les droits civils et politiques ». En ces termes, il demandait votre
libération. Nous regrettons que les autorités marocaines n’aient pas tenu compte de cet appel.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs de droits de l’Homme, Avocats sans frontières

 Belgique et Transparency International espèrent qu’il sera possible de réviser ce jugement
inique de manière à ce que vous soyez pleinement réintégré dans vos droits et réhabilité
publiquement.

Nous saluons votre combat contre la corruption et nous vous réaffirmons notre soutien.

Veuillez croire, cher ami, en notre considération fraternelle.

Eric SOTTAS
Directeur de l’OMCT

Sidiki KABA
Président de la FIDH

Marc NEVE
ASF-Belgique

Roslny Hees
Directeur de Directrice exécutive de TI

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