La FIDH dénonce les propos qui lui sont attribués par le correspondant de l’agence marocaine MAP à Genève

04/12/2002
Communiqué

A la suite de la publication le 29 novembre 2002 d’une dépêche de l’Agence Maghreb Arab Press intitulée " La FIDH déplore "les obstacles" dressés par Alger devant toute enquête sur la situation dans les camps de Tindouf ", la FIDH tient à rectifier les propos qui lui sont attribués fallacieusement, au terme d’une retranscription partielle et erronée de sa position.

La FIDH a, à plusieurs occasions, et notamment lors de son dernier Congrès tenu au Maroc en 2001, exprimé sa préoccupation sur la question des disparitions forcées, intervenues au Maroc même et dans le territoire contesté du Sahara occidental. Elle a souligné de manière constante les droits des victimes et de leurs familles : droit à la vérité, droit à la justice, droit à réparation. Cette préoccupation a été exprimée et perdure eu égard, notamment, aux disparus et détenus sahraouis, de même qu’aux prisonniers marocains de Tindouf. Pour la FIDH, les victimes sont égales dans leur souffrance, et les droits de l’Homme sont universels. N’en déplaise aux raisons d’Etats, il s’agit là d’une ligne constante de la FIDH, heureusement consacrée par le droit international.

C’est malheureusement la mise en œuvre de leurs obligations par les Etats qui fait défaut. Concernant les prisonniers marocains de Tindouf, la FIDH regrette que l’Algérie ne lui accorde pas le droit de visite du camp de Tindouf, suite à sa demande réitérée par trois fois après avoir reçu plusieurs allégations sérieuses de violations des droits de l’Homme. De même, la FIDH déplore n’être plus autorisée à se rendre en Algérie sinon pour être appelée à y cautionner un discours officiel légitimant in fine des violations systématiques des droits de l’Homme dans le cadre de la lutte dite anti-terroriste.

Concernant le Sahara occidental, la FIDH ne peut que réaffirmer son attachement au processus d’autodétermination, en application du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dont le Maroc a lui-même à juste titre revendiqué l’usage à une certaine période de son histoire. La FIDH invite les autorités marocaines à faire preuve du maximum de bonne volonté pour permettre la tenue du référendum prévu dans le cadre du processus initié sous l’égide des Nations Unies.

La FIDH renouvelle sa demande transmise aux représentants de la République Arabe Sahraouie Démocratique et aux autorités algériennes afin de l’autoriser à se rendre à Tindouf en vue notamment de rencontrer les soldats marocains détenus depuis maintenant plus de 25 ans.
La FIDH conteste donc les déclarations qui lui sont attribuées laissant croire que notre organisation aurait souhaité prendre partie dans les relations entre le Maroc et l’Algérie. Sa seule préoccupation est le respect de tous les droits humains, pour tous, et la défense de la liberté d’agir et de s’informer à cette fin. Toute imputation d’une quelconque autre prise de position de sa part est erronée et ne peut lui être attribuée

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