Confirmation en appel de la condamnation de Ali L’mrabet : une atteinte grave à la liberté d’expression

17/06/2003
Communiqué

Le 17 juin 2003, la Cour d’appel de Rabat a confirmé la condamnation de Ali L’mrabet, journaliste franco-marocain et directeur de deux publications satiriques - Demain magazine et Douman- au terme d’un procès inéquitable. Il a été condamné à 3 ans de prison ferme et 20 000 dirhams d’amende, ainsi que l’interdiction de ses deux publications (contre 4 ans en première instance). Ali L’mrabet, qui est détenu depuis le 21 mai, poursuit une grève de la faim depuis le 6 mai 2003. Il se trouve aujourd’hui dans un état de santé extrêmement préoccupant qui fait craindre pour sa vie

Nos organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent la condamnation et la détention arbitraire d’un journaliste, pour avoir exercé sa liberté d’expression sans prôner le recours à la violence.

Radhia Nasraoui, avocate tunisienne, mandatée par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la FIDH et de l’OMCT, au procès en appel les 6 et 10 juin 2003 et les organisations de défense des droits de l’Homme ont pu constater que les droits élémentaires de la défense ont été bafoués. Ali L’mrabet a considéré que ce procès n’était qu’une "mascarade". Le verdict a finalement été rendu sans qu’aucun débat sur le fond n’ait eu lieu.

Cette affaire constitue un dangereux précédent pour l’exercice de la liberté d’expression au Maroc. En effet, ce verdict intervient alors que des craintes pèsent sur les libertés fondamentales au Maroc, notamment avec l’adoption en mai 2003 d’une nouvelle loi anti-terroriste qui pourrait permettre un usage disproportionné des mesures répressives.

Par conséquent, nos organisations demandent la libération immédiate et inconditionnelle de Ali L’mrabet et sa réhabilitation.

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