Nous, maire de Paris et président de la FIDH, ne pouvons pas rester silencieux face à cette tragédie des réfugié·e·s et migrant·e·s retenu·e·s en Libye, qui se déroule sous nos yeux.
Nous ne pouvons pas nous taire face à ces images insoutenables montrant des migrant·e·s vendu·e·s aux enchères comme esclaves aux abords de Tripoli.
Nous ne pouvons pas rester inactifs face au travail forcé, à la famine, à la traite des êtres humains, aux tortures, aux viols dont sont victimes les migrant·e·s détenu·e·s dans les centres libyens, dans des conditions inhumaines.
Nous ne pouvons pas demeurer muets face à la situation vécue par ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ayant fui la misère et les persécutions.
L’accord de coopération conclu entre les chefs d’Etats de l’Union européenne et le gouvernement libyen pour bloquer la route migratoire méditerranéenne, en échange d’importantes sommes d’argent, est inique. Il a été signé sans aucune évaluation de la crise actuellement en cours et sans tenir compte des conséquences sur la souffrance des personnes réfugiées et migrantes.
Nous demandons donc aux gouvernements de revenir sur les termes de cet accord. L’Union européenne doit conditionner sa coopération avec les autorités libyennes légitimes au respect des droits fondamentaux. Elle ne peut simplement demander une amélioration des conditions de détention : les pratiques relèvent aujourd’hui du commerce organisé d’êtres humains. Au-delà, les responsables des crimes commis contre les réfugié·e·s et les migrant·e·s devront aussi être poursuivis et jugés.
Au-delà, les responsables des crimes commis contre les réfugié·e·s et les migrant·e·s devront aussi être poursuivis et jugés. L’impunité n’est pas tolérable. Le président de la République ayant saisi le Conseil de Sécurité des Nations Unies de la situation qu’il qualifie lui-même de « crime contre l’humanité », nous demandons la mise en place d’une enquête internationale afin que les auteurs de ces crimes puissent être jugés par la Cour pénale internationale.