Massacres en Libye : La communauté internationale doit réagir de toute urgence

La FIDH et la Ligue libyenne des droits de l’Homme (LLHR) appellent la communauté internationale à se mobiliser de toute urgence face au risque que Mouammar Kadhafi n’adopte une stratégie du chaos pour étouffer le mouvement de protestation qui a gagné l’ensemble du pays.

« Les menaces proférées par Seif Al Islam, fils du président Kadhafi, ’de faire couler des rivières de sang’ sont choquantes », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « La communauté internationale doit tout entière parler haut et clair sur la situation en Libye . Des crimes extrêmement graves sont commis, qui relèveraient de la compétence de la Cour pénale internationale si elle était saisie. Le Conseil de sécurité doit examiner cette question de toute urgence » a-t-elle ajouté.

La violente répression aurait fait au moins 300 à 400 morts depuis le 15 février 2011 selon la LLHR, membre de la FIDH. Le bilan risque de s’alourdir également en raison de la pénurie en médicaments à laquelle fait face le pays.

Selon les informations recueillies, d’importantes personnalités politiques et militaires se seraient ralliées aux manifestants notamment certains ambassadeurs libyens, le ministre de l’intérieur ainsi que les dirigeants militaires de la région de Benghazi et de l’ouest de la Libye. Par ailleurs, une partie importante des forces de l’ordre se serait mobilisée aux côtés de la population dans plusieurs villes du pays et dans certains quartiers de Tripoli.

Le régime s’appuierait sur des mercenaires originaires du Tchad, du Niger, du Zimbabwe et pour certains, anciens hommes de main de l’ex-dictateur Charles Taylor.

« La situation est extrêmement préoccupante. Nous craignons aussi que les migrants soient pris comme bouc-émissaires et fassent l’objet de représailles » a déclaré Sliman Bouchiguir, président de la LLHR. . En effet, les migrants représentent 1,3 millions de personnes, soit environ 20 % de la population en Libye. 

La FIDH et la LLHR exhortent en particulier les Etats ayant entretenu des relations approfondies avec le régime de Mouammar Kadhafi, à user de toute leur influence pour faire cesser les massacres et encourager une transition pacifique.

Elles appellent le Secrétaire général des Nations unies à condamner avec force les violations massives des droits humains perpétrées par le régime Kadhafi, et le Conseil de sécurité à examiner d’urgence la situation et envisager la saisine de la CPI.

La FIDH et la LLHR appellent aussi à la suspension immédiate de la Libye du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Enfin, la FIDH et la LLHR lancent un appel spécial à la Commission africaine afin qu’elle saisisse d’urgence la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

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