La FIDH préoccupée par la fermeture de MTV

05/09/2002
Communiqué

La FIDH est très préoccupée par la fermeture le 4 septembre de la chaîne de télévision libanaise indépendante MTV et de Radio Mont-Liban.

Hier, aux alentours de 17 heures, des soldats et des membres des Forces de sécurité interieure (FSI) ont encerclé les locaux de la télévison MTV et ont ordonné la fermeture de la chaîne. La FIDH condamne la brutalité avec laquelle ont été expulsés les employés de la MTV par les forces de l’ordre.

La fermeture de la chaîne ainsi que de Radio Mont-Liban a été ordonnée par le tribunal des imprimés, au motif de publicité électorale illicite, et conformément à l’article 68 de la loi électorale 2000. La FIDH s’inquiète de l’utilisation de l’article 68 qui statue " il est interdit à tous les médias audiovisuels ainsi qu’à la presse écrite et même aux publications non politiques de faire de la publicité politique électorale tout au long de la durée de la campagne électorale (...) les médias qui ne respectent pas cette disposition sont passibles de fermeture totale par une décision prise par le tribunal des imprimés, réuni en chambre de conseil ". Si la décision rendue hier est conforme à la loi, la FIDH note que cette disposition législative n’avait jamais été appliqué auparavant.

La FIDH s’inquiète de cette décison juridique qui semble motivée par des raisons politiques. Le ministre de l’Information libanais lui-même, M.Ghazi Aridi, a stigmatisé la décision de fermeture de la MTV, affirmant qu’elle est le fruit d’une décision foncièrement politique.

La FIDH craint que cette décision ne serve de dangereux précédent et qu’elle ne légitime une restricition de l’espace de la liberté d’expression au Liban.

La FIDH demande aux autorités libanaises
 d’autoriser la réouverture de MTV et de Radio Mont-Liban ;
 de procéder à une révision de l’article 68 de la loi électorale 2000 afin de garantir le droit à la liberté d’expression conformément à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils politiques, d’après lequel les seules restriction qui peuvent être apportées à la liberté d’expression sont celles qui sont " nécessaires au respect des droits ou de la réputation d’autrui ; à la sauvergarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques "
 de procéder à une enquête concernant les brutalités policières constatées lors de la fermeture de la chaîne.

Lire la suite