La FIDH condamne l’agression d’Israël contre des organisations palestiniennes des droits humains

Al-Haq

Paris, le 18 août 2022. La communauté internationale, de nombreux États dont neuf États européens et plusieurs ONG internationales ne cessent de désapprouver la décision prise par les autorités israéliennes en octobre 2021 de désigner comme « terroristes » six emblématiques organisations palestiniennes sans fondement ni preuves concrètes. Il s’agit de Al-Haq, Addameer, Defense for Children Palestine (DCIP), le Centre Bisan, l’Union des comités de travail agricole et l’Union des comités de femmes palestiniennes. Le 18 août 2022, un autre pas vers l’arbitraire a été franchi quand les forces israéliennes ont mené une descente militaire dans les bureaux de ces organisations, basés à Ramallah et Al-Birah, siège de l’autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Les forces israéliennes ont saccagé leurs bureaux, confisqué leurs objets, fermé les portes par une plaque de fer et laissé derrière elles un ordre militaire de fermer les organisations, considérées comme illégales.

Lire l’appel de plus de 150 organisations en soutien des sept organisations palestiniennes perquisitionnées (en anglais uniquement)

La Fédération Internationale des droits humains (FIDH) est consternée par la gravité de cette nouvelle attaque frontale contre la société civile palestinienne et les défenseur·es des droits humains, œuvrant à la dénonciation et la documentation des crimes et violations graves du droit international perpétués par la puissance occupante.

Il s’agit d’une énième tentative d’Israël de délégitimer, discréditer et isoler les organisations qui défendent le droit des Palestinien·nes à l’autodétermination et qui veillent sans relâche à un ordre mondial où règne une paix fondée sur le respect de la légalité, la redevabilité et contre l’impunité d’Israël pour ses crimes contre l’humanité et son système d’apartheid.

« Cette attaque est un acte de représailles non seulement contre la société civile palestinienne mais également contre toute la communauté internationale qui œuvre pour les droits humains », explique Alice Mogwe, présidente de la FIDH.

« Cet acte de lâcheté sape le discours d’Israël qui prétend être une des rares démocraties dans la région. En attaquant sans cesse les organisations de défense des droits humains et les défenseur·es, Israël agit comme un État autoritaire qui veut réduire au silence toute voix dissidente. »

Alice Mogwe, présidente de la FIDH

Face à cette attaque grave, la FIDH réitère sa solidarité inébranlable avec les organisations concernées et toute la société civile palestinienne. Elle rappelle sa position ferme de continuer à travailler, collaborer et soutenir les organisations ciblées par les autorités israéliennes et veille à ce que la communauté internationale traduise ses condamnations des violations commises par Israël en actes concrets de protection des défenseur·es des droits humains et de la société civile palestinienne.

La FIDH appelle :
 la communauté internationale, notamment les mécanismes des Nations unies et européens, à exhorter Israël à mettre fin à la persécution de la société civile palestinienne et à revenir immédiatement sur cette décision illégale d’interdire le travail de ces organisations ; elle appelle également à la création d’un mécanisme international pour mener des investigations concernant les crimes d’apartheid et de persécution commis par la force occupante ;
 tous les États à condamner avec la plus grande fermeté l’oppression et le harcèlement des six organisations par les autorités israéliennes, et les exhorte à apporter leur soutien à l’enquête ouverte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) en Palestine ;
 le mouvement mondial des droits humains et les partenaires techniques et financiers des organisations ciblées à faire preuve de solidarité en renforçant leur soutien aux six organisations.

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