Fédération internationale
pour les droits humains

Malgré cette réalité catastrophique, plus de 3 000 camions humanitaires et 116 000 tonnes de nourriture sont prêts et attendent de pouvoir entrer à Gaza –bloqués seulement par Israël. Ce en violation flagrante des principes fondamentaux du droit international, réaffirmés dans des ordonnances juridiquement contraignantes comme les mesures provisoires de la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire Afrique du Sud c. Israël, restées ignorées et non appliquées depuis plus d’un an.

Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré : « L’aide humanitaire n’est pas négociable. (...) L’acheminement de l’aide doit être rétabli immédiatement. (...) Il ne doit y avoir aucune entrave à l’aide humanitaire (...) Ce n’est pas le moment d’exprimer rituellement son soutien, de cocher une case et de passer à autre chose.  »

Le 29 avril 2025, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk alertait sur le risque d’effondrement total de l’aide d’urgence et déclarait : « Les États tiers ont clairement l’obligation, en vertu du droit international, de veiller à ce que de tels comportements cessent immédiatement, et ils doivent agir en conséquence. »

Nous appelons donc à la mise en place et au déploiement immédiats d’un convoi humanitaire diplomatique à Gaza via le point de passage de Rafah.

Nous exhortons les États à joindre ce convoi humanitaire en envoyant des missions diplomatiques officielles – au plus haut niveau possible – afin d’accompagner les camions d’aide en attente au point de passage de Rafah et d’entrer dans Gaza à leurs côtés. Il s’agit d’un acte de responsabilité juridique, de courage moral et de solidarité humaine. À cette fin, nous demandons ce qui suit.

1. Nous appelons tous les États à s’engager publiquement à rejoindre le convoi humanitaire en envoyant des missions diplomatiques officielles pour accompagner les camions d’aide jusqu’à Gaza via le point de passage de Rafah. Une date précise de départ sera annoncée prochainement. Les États doivent également rejeter la militarisation de l’aide ainsi que les mécanismes de distribution prévus par Israël qui détournent l’aide humanitaire à des fins militaires et contournent les agences des Nations unies et les acteur·ices humanitaires.

2. Nous exhortons tous les États à coopérer avec les Nations unies et le gouvernement égyptien pour faciliter l’entrée du convoi et garantir le passage sans délai, sans entrave et en toute sécurité de l’aide humanitaire, des équipes médicales et du personnel humanitaire.

3. Si des gouvernements complices des atrocités en cours choisissent de ne pas participer, nous appelons les personnes diplomates, parlementaires et ministres de ces pays à se joindre au convoi à titre personnel.

4. Nous exhortons les médias internationaux à accompagner le convoi pour témoigner, documenter la famine et dénoncer le blocus qui affame Gaza.

5. Nous appelons la société civile internationale, y compris les ONG, les syndicats, les associations étudiantes, les partis politiques et les réseaux de solidarité à se mobiliser immédiatement pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils soutiennent le convoi et apportent leur aide matérielle, politique et publique.

6. Nous demandons aux Nations unies de déclarer immédiatement Gaza comme zone de famine, sur la base de données vérifiées, et de soutenir cet appel unifié en facilitant, approuvant et rejoignant l’acheminement du convoi humanitaire diplomatique.

Il s’agit d’un impératif humanitaire. Un convoi humanitaire diplomatique constituerait un pas historique pour briser le siège, mettre fin à la famine et affirmer mondialement le rejet de la faim comme arme de guerre.

Cet appel se fonde sur le droit international, une morale partagée, la Convention sur le génocide, les mesures provisoires de la CIJ, la Charte des Nations unies, ainsi que dans d’innombrables résolutions des Nations unies, de l’Organisation of Islamic Cooperation, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et de l’Union africaine.

L’inaction entraînera une extermination de masse par la famine, permettra d’autres violations graves du droit et fragilisera le système juridique international. Aujourd’hui, nous lançons cet appel : Laisser vivre Gaza. Mettre fin à la famine. Mettre fin au blocus. Ouvrir le point de passage. Lancer le convoi humanitaire diplomatique - MAINTENANT