appellent à une manifestation de solidarité avec deux objecteurs israéliens qui vont être déférés devant la cour martiale. Jonathan Ben Artzi, en prison depuis le 8 août et Haggai Matar, incarcéré depuis le 23 Octobre, font partie des 350 lycéens de 15 à 18 ans ayant déclaré à ce jour qu’ils refuseraient d’effectuer leur service militaire. Ces jeunes gens sont soit des pacifistes, soit des objecteurs de conscience "sélectifs" qui refusent de servir dans les territoires occupés . Alors que 13 autres jeunes objecteurs sont actuellement en prison, Jonathan et Haggaï seront les premiers objecteurs israéliens déférés devant la cour martiale et risquant des peines très lourdes.
Depuis deux ans,le nombre d’objections de conscience déclarées n’a pas cessé d’augmenter en Israël. En 2002, 216 lycéens avaient déclaré leur refus dans une lettre adressée au premier Ministre Ariel Sharon :
" L’Etat d’Israël commet des crimes de guerre et foule les droits de l’homme en détruisant des villes et des villages palestiniens, en les expropriant de leurs terres, en détenant et en exécutant sans jugement, en conduisant des opérations de destruction massives de maisons, d’entreprises, d’institutions publiques ; par les pillages, les bouclages, les couvre-feux , la torture, en empêchant que soient administrés des soins médicaux, en construisant et en agrandissant les colonies."
Jusqu’à présent les objecteurs étaient déférés devant une commission militaire chargée de juger selon des critères vagues de l’authenticité de leur objection. Israël refuse toujours de leur accorder un statut légal et fait pression pour qu’ils renoncent à déclarer leur refus.
Les objecteurs affirment que le refus d’une occupation illégitime entraînant nécessairement des actes contraires aux traités internationaux ratifiés par l’ensemble de la communauté internationale, y compris par Israël, n’est pas contraire à l’intérêt de leur pays. Ainsi que l’a déclaré Matania Ben Artzi, père de Jonathan :
" Ils se battent pour la justice et pour leur pays que l’occupation conduit irrésistiblement à la perte de ses valeurs."
Rappelant que la justice est indivisible, nous réclamons la libération immédiate de Jonathan Ben Artzi et de Haggaï Matar. Nous exigeons que soit reconnu leur droit à l’objection de conscience comme le stipule l’article 18 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques ( PCDCP) signé par l’Etat d’Israël.