Israël : la FIDH dénonce la caution américaine à la politique du non-droit

20/04/2004
Rapport

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) condamne vivement l’exécution extra-judiciaire de Abdelaziz El Rantissi, le chef du Hamas, par les Forces de la Défense Israéliennes. Ce nouvel assassinat ciblé est intervenu moins d’un mois après l’élimination, selon le même procédé, du prédécesseur de M. El Rantissi, le Sheikh Yassin.

La FIDH réaffirme que le recours à ce type d’exécutions extra-judiciaires constitue une violation évidente et réitérée du droit international et des obligations de l’Etat d’Israël inhérentes au Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966 ainsi que l’a rappelé le Comité des droits de l’Homme des Nations unies dans ses Observations finales en 2003 et ne font qu’alimenter le cycle infernal de la violence.

La FIDH rappelle que toute personne présumée responsable d’actes de terrorisme doit être poursuivie conformément aux normes et principes relatifs aux droits de l’Homme universellement reconnus et devrait donc en répondre devant un tribunal indépendant et impartial.

Ce nouvel assassinat a eu lieu alors que le Président des Etats-Unis venait de donner sa caution à l’annexion de nouvelles parties de territoires palestiniens de Cisjordanie par le gouvernement israélien et la négation du droit au retour des réfugiés palestiniens.

La FIDH entend rappeler que nul n’est habilité à imposer à l’une des parties à ce conflit une « solution », surtout lorsque cette solution conduit à violer les résolutions maintes fois répétées des Nations unies.

Reprendre à son compte les seules revendications de la partie israélienne et avaliser sa politique de colonisation, comme vient de le faire le gouvernement américain ne peut avoir pour effet que d’empêcher toutes négociations entre les parties et tenter de contraindre les représentants du peuple palestinien à se soumettre au diktat du gouvernement israélien.

La FIDH déplore qu’une nouvelle fois le gouvernement des Etats-Unis s’affranchisse des règles élémentaires du droit international et fasse ainsi obstacle à de réelles et sérieuses négociations.

La FIDH rappelle que c’est sur le fondement des résolutions pertinentes de l’O.N.U., qui prohibent l’annexion de territoires et reconnaissent le droit au retour des réfugiés palestiniens, qu’une solution, négociée entre les parties elles-mêmes, peut se dégager.

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