Libération du prisonnier d’opinion Ramy Shaath !

10/01/2022
Communiqué
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Le 08 janvier 2022 : Nos organisations se réjouissent de la libération aujourd’hui du défenseur des droits humains Ramy Shaath. Sa bravoure et son courage ont inspiré de nombreux membres de mouvements palestinien et égyptien pour les droits humains. Sa libération est une victoire pour tous ses amis, sa famille, les ONG, les parlementaires et ses milliers de sympathisants dans le monde entier. Cette libération montre, une fois de plus, l’utilité des actions publiques de défense des droits humains et de dénonciation des injustices.

La libération du défenseur des droits humains égypto-palestinien Ramy Shaath met fin à un calvaire douloureux et injustifié de deux ans et demi passés derrière les barreaux de la prison de Tora au Caire. Les ONG déplorent que Ramy Shaath, qui aurait dû être libéré sans condition et recevoir des réparations pour le préjudice subi avec cette détention arbitraire, ait été contraint de renoncer à sa citoyenneté égyptienne afin d’obtenir sa libération.

Ramy Shaath avait été arrêté en juillet 2019 à son domicile au Caire, sous les yeux de son épouse Céline Lebrun Shaath. Cette arrestation était justifiée uniquement parce que l’activiste avait exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et à la participation aux affaires publiques. Céline Lebrun Shaath, citoyenne française, avait été ensuite expulsée illégalement, après s’être vu refuser l’accès à un soutien consulaire. Ramy Shaath était alors victime d’une disparition forcée, puis placé en détention provisoire pendant plus de deux ans dans le cadre de “l’affaire 930 de l’année 2019”. Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a considéré que sa détention était arbitraire car elle découlait uniquement de l’exercice de ses droits humains.

Plus de 100 000 personnes dans des dizaines de pays ont signé la pétition appelant les autorités égyptiennes à libérer Ramy Shaath. Des centaines d’élus de France, des États-Unis, d’Allemagne, de Belgique et du Parlement européen (entre autres) ont également fait des déclarations publiques pour demander la libération de Ramy Shaath. Par ailleurs, des dizaines d’artistes et de personnalités publiques de renommée internationale ont également exprimé leur solidarité.

La libération de Ramy Shaath ne met en effet pas fin à la nécessité d’une action internationale contre le bilan catastrophique du gouvernement égyptien en matière de droits humains, et n’améliore pas non plus la situation des innombrables prisonniers restant arbitrairement détenus dans les prisons égyptiennes. Beaucoup sont des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. Parmi eux se trouvent des personnes qui, comme Ramy Shaath, étaient initialement détenues dans l’attente d’une enquête dans le cadre de l’Affaire 930 de 2019, dite “affaire du Plan Espoir”. La plupart sont restées détenues arbitrairement ou purgent des peines injustes prononcées lors de procès inéquitables liés à d’autres affaires.

Nous demandons aux autorités égyptiennes de prendre des mesures immédiates pour libérer toutes les personnes détenues arbitrairement pour avoir exercé leurs droits humains, de mettre fin à l’utilisation abusive de la législation antiterroriste, et de retirer Ramy Shaath et les autres militants et membres de l’opposition pacifique de la “liste des terroristes” du pays. Nous appelons également la communauté internationale à soutenir les efforts visant à établir un mécanisme de surveillance et d’information sur la situation en Égypte au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

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