A ce jour, le nombre de 65 personnes ayant été tués dans la contexte des manifestations de ces deux derniers jours serait confirmé. Mais le bilan pourrait être bien plus élevé considérant l’extension de l’instabilité au delà du Caire et d’Alexandrie, comme à Ismaïlia et Mansoura.
Après le deuxième jour des manifestations, la police semble avoir déserté, laissant les rues en proie aux scènes de pillage dans plusieurs quartiers de la capitale. Ce soir, le ministère de la Défense a lui même appelé la population à organiser sa propre sécurité, une situation susceptible d’entrainer de plus amples violences urbaines.
La FIDH déplore l’attitude des autorités égyptiennes qui ont manqué à leur devoir de prévenir la violence et qui aurait même contribué à son accélération. En effet, au delà de l’interdiction des manifestations, les autorités ont bloqué l’accès aux communications téléphoniques et internet. L’arrestation d’environ 2 à 3000 personnes qui manifestaient pacifiquement a également exaspéré les manifestants et nourrit la protestation. Les déclarations du président Moubarak à la télévision nationale n’ont eu pour objectif que de stigmatiser encore un peu plus les manifestants. Aujourd’hui, les nominations du chef du Renseignement militaire au poste de Vice-président ainsi que celle d’un officier de l’armée comme Premier ministre démontrent une volonté de renforcer le pouvoir militaire du régime plutôt que de répondre aux aspirations d’ouverture démocratique.
Dans ce contexte, la FIDH appelle les autorités égyptiennes à
rétablir les connexion téléphoniques et internet ;
réinstaurer l’ordre public tout en respectant les droits de l’Homme, en particulier l’intégrité physique des personnes arrêtées ;
autoriser les manifestations pacifiques.