La FIDH dénonce les excès commis dans le cadre de la lutte anti-terroriste

Au retour de sa mission d’enquête sur la peine de mort en Egypte, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) tient à se joindre aux protestations de plusieurs organisations égyptiennes de défense des droits de l’Homme sur le comportement des forces de sécurité égyptiennes dans le Sinaï.

A la suite de l’attentat commis notamment contre des vacanciers israéliens à TABA le 7 octobre dernier, tuant 38 personnes et faisant 135 blessés, des arrestations massives ont été opérées dans les villes voisines d’El Arish et El Sheikh-Zwaid.

Il résulte des enquêtes circonstanciées effectuées sur place par plusieurs organisations
 [1] que plus de 5.000 hommes et femmes ont été arrêtées (chiffre contesté par les autorités égyptiennes qui l’évalue à 800). Un grand nombre d’entre eux ont été systématiquement torturés, plusieurs seraient morts et d’autres hospitalisés.

Un grand nombre des personnes ainsi appréhendées resteraient détenues administrativement pour une durée indéterminée, sans aucune procédure judiciaire, comme le permet la loi sur l’Etat d’urgence en vigueur depuis octobre 1981

Cette situation illustre les excès commis actuellement dans les différentes régions du monde sous prétexte de la lutte anti-terroriste, excès que la FIDH. ne cesse de dénoncer. Si la lutte contre le terrorisme est légitime et indispensable, elle ne peut s’affranchir des règles élementaires de droit.

La FIDH. demande aux autorités égyptiennes, comme le font les défenseurs égyptiens des Droits de l’Homme, de faire tout la lumière sur les abus des Forces de Sécurité dans le Sinaï et de sanctionner leurs auteurs.

Elle insiste pour que toutes les personnes appréhendées dans le cadre de la lutte anti-terroriste soient informées des charges qui pèsent contre elles et soient renvoyées devant les tribunaux de droit commun et non devant les tribunaux militaires où les règles du procès équitable ne sont pas respectées. En l’absence de telles charges, ces personnes doivent relâchées sans délai.

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