LE COLLECTIF DES FAMILLES DE DISPARU(E)S EN ALGERIE ET LA FIDH DEPOSENT 537 NOUVEAUX DOSSIERS DEVANT L’ONU

16/08/1999
Communiqué

Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie et la FIDH transmettent aujourd’hui 537 dossiers supplémentaires au Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations Unies à Genève. Ce Groupe de travail, composé de 5 experts indépendants, est mandaté par la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies pour enquêter sur les cas de disparitions forcées à travers le monde.

Le Groupe a déjà reçu environ un millier de dossiers de disparus algériens ces dernières années et, sur chacun de ces cas, il a demandé des explications au gouvernement algérien. Ce chiffre place l’Algérie en tête de liste des pays (parmi lesquels le Sri Lanka et la Colombie) pour lesquels le Groupe de travail a reçu le plus grand nombre de cas.

Alors que, jusqu’à récemment, le gouvernement se refusait à reconnaître le problème, il en admet aujourd’hui l’existence, mais n’affiche pas de position claire pour y faire face. Pour leur part, les familles ont depuis longtemps alerté l’Observatoire national des droits de l’Homme, le Médiateur de la République, les ministres de la Justice et de l’Intérieur, les représentants locaux des autorités civiles et militaires dans les différentes wilayas : mais aucune mesure satisfaisante n’a été prise par les autorités et les familles attendent toujours de connaître le sort de leurs proches.

Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie et la FIDH estiment à plus de 4000 le nombre de personnes disparues après avoir été arrêtées, souvent illégalement, par les différents éléments des forces de sécurité algériennes. Le Collectif travaille quotidiennement avec les familles pour rassembler les informations et constituer des dossiers complets sur chacun de ces cas.

A côté de son mandat de traitement de cas individuels, le Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations Unies peut également effectuer des enquêtes sur le terrain, lorsque le gouvernement concerné est d’accord pour le recevoir. A ce jour, le gouvernement algérien ne l’a toujours pas invité à se rendre en Algérie ¾ pas plus d’ailleurs que les autres mécanismes d’enquête de la Commission des droits de l’Homme (Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, Rapporteur spécial contre la torture, etc.) ¾ et ce malgré les nombreux appels lancés dans ce sens par les ONG, dont la FIDH et le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie.

La FIDH et le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie appellent les autorités algériennes à enfin établir la vérité sur le sort des disparus et, à cette fin, à inviter le Groupe de travail sur les disparitions forcées à se rendre dans le pays.

La FIDH et le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie espèrent que, à l’heure où le Président Bouteflika engage un processus de réconciliation nationale longtemps attendu, les autorités algériennes sauront mettre un terme à la tragédie des disparitions forcées.

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