Manifestation violemment réprimée à Touggourt, la FIDH appelle à une enquête indépendante et transparente

Paris, le 4 décembre 2014 - Trois personnes ont trouvé la mort dans le cadre d’affrontements entre des manifestants et des forces de l’ordre à Touggourt (wilaya de Ouargla) le 28 novembre 2014. 50 personnes ont également été blessées. La FIDH s’inquiète des violences et du recours excessif à l’usage de la force par les forces de l’ordre et appelle à ce qu’une enquête indépendante, impartiale et transparente soit diligentée sur ces événements pour que les auteurs des violations des droits humains puissent rendre compte devant la justice.

Selon les informations reçues, les forces de l’ordre auraient utilisé des fusils à pompe à l’encontre de manifestants ce qui aurait occasionné la mort de deux jeunes Toumi Meftah (24 ans) et Malki Nourredine (20 ans). Un troisième, Mohamed Bensaadi est décédé le 1er décembre des suites de ses blessures. Des représentants des forces de l’ordre ont également été blessés. 6 blessés graves sont toujours hospitalisés à Touggourt, mais également à Batna et à El Oued.

La manifestation du 28 novembre s’est inscrite dans le cadre de revendications sociales émanant d’habitants des communes de Touggourt et de Nezla. Des engagements pris lors de la dernière campagne électorale envers les habitants de la wilaya de Ouargla n’auraient pas été honorés. Les autorités locales s’étaient en effet engagées à attribuer 1500 lots de terrain à bâtir. Les revendications des manifestants portaient sur l’attribution de ces lots ainsi que sur des aménagements de leur quartier à d’Raa El baroud, le raccordement au réseau en eau potable, le bitumage de la route ainsi que la mise en place de l’éclairage public.

Le 28 novembre, un groupe de jeunes manifestant décidait de bloquer la route nationale (RN3), à l’entrée de la ville de Touggourt. Ce rassemblement a été dispersé par la police qui a déchiré la tente (Kheima) qui avait été montée par des jeunes en signe de contestation et arrêté 14 d’entre eux qui s’y trouvaient. D’autres jeunes se sont alors rendus au commissariat de Daira pour soutenir leurs collègues et demander leur libération. Les policiers sont alors intervenus et des témoins ont rapporté l’utilisation de gaz lacrymogène et de fusils à pompes. Des heurts violents se sont déroulés toute la journée. Depuis, les manifestants ont tous été libérés et le Chef de police de Daira a été relevé de ses fonctions.

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