Liban- Vatican : quand les tortionnaires deviennent diplomates auprès du Saint-Siège

22/04/2009
Communiqué

Le Centre libanais des droits humains (CLDH) et la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) rendent publiques des lettres adressées aux autorités libanaises, italiennes et vaticanes en janvier 2009, suite à l’annonce de la nomination d’un ancien tortionnaire libanaise au poste d’ambassadeur auprès de l’Etat du Vatican.

Le nouvel ambassadeur du Liban auprès du Saint-Siège, M. George Khoury, haut gradé de l’armée libanaise, a occupé plusieurs postes à responsabilité dans les services de renseignements de l’armée, dont il était finalement devenu le chef avant sa nomination aux fonctions d’ambassadeur.
La carrière de George Khoury au sein des services de renseignements de l’armée libanaise est entachée de nombreuses violations des droits de l’Homme, et en particulier de la pratique quasi systématique de la torture à l’encontre de détenus.

Selon les témoignages recueillis par nos organisations auprès des victimes, la responsabilité de M. Khoury dans la perpétration d’actes de torture est avérée.

Nos organisations rappellent qu’un terme ne pourra être mis à la pratique de la torture au Liban aussi longtemps que les bourreaux demeureront impunis. La nomination de George Khoury aux fonctions d’Ambassadeur représente non seulement une garantie d’immunité, mais également un affront majeur fait à toutes celles et tous ceux qui, dans leur corps et dans leur esprit, restent marqués par la torture qu’ils ont subie aux mains des services de renseignements de l’armée libanaise.

Nos organisations demandent aux autorités du Vatican de permettre que les crimes de torture dont M. George Khoury peut être tenu pour responsable ne restent pas impunis, en déclarant ce dernier persona non grata dans l’Etat du Vatican, conformément à l’article 9 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques.

Nous demandons également aux autorités libanaises d’ordonner sans délai l’ouverture d’une enquête sur les actes gravissimes susceptibles d’être imputés à M. George Khoury, et de prendre les mesures nécessaires pour que son immunité diplomatique soit levée, afin de permettre à la justice libanaise de se saisir de ce dossier.

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