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« Sauvons les putschistes turcs au nom des droits de l’homme »

Dimitris Christopoulos, le président de la FIDH, appelle la Cour de cassation grecque à accepter la demande d’asile des huit putschistes turcs.

Publié le 23 janvier 2017 à 14h40, modifié le 22 août 2023 à 14h34 Temps de Lecture 2 min.

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« Pour la Cour de cassation grecque, il est presque impossible de décider de l’extradition des huit militaires vers la Turquie, pays sous la menace du rétablissement de la peine de mort » (Photo: le président turc Tayyip Erdogan).

Par Dimitris Christopoulos, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)

Dans la nuit du 15 juillet 2016, marquée par le coup d’État manqué en Turquie, huit militaires turcs ont fait atterrir leur hélicoptère à Alexandroupoli, une ville grecque très proche de la frontière avec la Turquie, et ont demandé l’asile en Grèce. Une « patate chaude » jetée aux mains du gouvernement grec, dont certains membres ont déclaré, officiellement ou non, que « les huit ne sont pas les bienvenus ».

Pour autant, la question de l’extradition des huit militaires de la Grèce vers la Turquie ne relève ni des relations bilatérales entre les deux pays, ni d’une solidarité idéologique avec les personnes persécutées. En effet, cette question ne relève pas de l’exécutif, mais de la justice.

Pour la Cour de cassation grecque, il est presque impossible de décider de l’extradition des huit militaires vers la Turquie, pays sous la menace du rétablissement de la peine de mort. Un pays où il existe également des preuves de traitements dégradants et inhumains contre les dissidents politiques. Un pays, enfin, où il n’y a pas à proprement parler de « procès équitable », tel qu’on l’entend dans la culture juridique européenne. Chacune de ces trois conditions est une raison suffisante pour s’opposer à l’extradition. En Turquie, ces trois conditions sont réunies.

Pour cette raison, la semaine dernière, trois procureurs de la Cour de cassation ont plaidé de manière catégorique contre l’extradition. La décision de la Cour est attendue pour le 23 janvier. La question n’est pas de savoir si les huit militaires sont politiquement les bienvenus. On ne peut pas cautionner des putschistes, même si les huit affirment avoir exécuté les ordres de leurs supérieurs, sans avoir eu connaissance du coup d’État.

Il y a pléthore de décisions et de mesures provisoires de la Cour européenne des droits de l’Homme selon lesquelles la menace de la peine de mort dans le pays d’origine est, en tant que telle, une raison suffisante pour ne pas extrader. Par conséquent, si la semaine prochaine la Cour de cassation décidait de l’extradition des huit militaires, la Grèce, de toute évidence, serait condamnée par la Cour européenne.

Un problème « Turquie » pour Athènes et Bruxelles

Malheureusement, et comme cela était prévisible dès le début des mesures de prévention du coup d’État, la Turquie glisse progressivement d’un autoritarisme profondément enraciné dans son histoire moderne, vers un totalitarisme d’État dans des conditions de terreur sans précédent.

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