LE BUREAU INTERNATIONAL DE LA FIDH S’EST TENU A ISTANBUL SOUS SURVEILLANCE POLICIERE

15/02/1999
Rapport

Pour la première fois dans son histoire, la FIDH a tenu son bureau international sous surveillance policière. Cette réunion triannuelle de la FIDH, organisée ces 13 et 14 février à Istanbul pour exprimer son soutien aux défenseurs des droits de l’Homme en Turquie, devait être suivie d’une " mission de solidarité " avec les défenseurs dans le Sud-Est du pays. Ce déplacement a été interdit en dernière minute par les autorités.

Nombreux sont les défenseurs des droits de l’Homme qui, en Turquie, payent cher leur engagement pour le respect de ces droits. Le cas d’Akin Birdal, Vice-président de la FIDH et président de l’Association des droits de l’Homme de Turquie (IHD, l’organisation membre de la FIDH en Turquie) illustre cette répression de manière emblématique. Cet éminent défenseur des droits de l’Homme a échappé à la mort de justesse lors d’une tentative d’assassinat en mai 1998. En octobre, il a été condamné à un an de prison en raison de déclarations faites le 1er septembre 1996, lors de la journée mondiale pour la paix. Il devrait prochainement être incarcéré.

En soutien à ces défenseurs, le bureau international, réuni à Istanbul, a adopté une résolution, dans laquelle est annoncé son plan d’action visant à soutenir et protéger les défenseurs des droits de l’Homme en Turquie (ci-joint).

La tenue de cette réunion privée d’une organisation non gouvernementale internationale ne nécessitait pas d’autorisation des autorités. Ces dernières ont pourtant imposé que la partie consacrée à la Turquie (l’autre partie portant sur l’ensemble des activités de la FIDH) se déroule sous surveillance policière. L’IHD a décidé, en accord avec la FIDH, de maintenir la réunion en dépit du climat d’intimidation résultant de la présence de la police. Les deux policiers présents dans la salle ont en effet enregistré l’ensemble des débats sur la situation en Turquie. La FIDH considère que la pression exercée par les autorités autour de cette réunion constitue une très grave atteinte à la liberté d’expression et de réunion.

Par ailleurs, la visite que le Président et deux Vice-présidents de la FIDH avaient prévu d’effectuer à Diyarbakir à partir d’aujourd’hui a du être annulée en raison de l’interdiction opposée par le gouverneur de Diyarbakir. Cette interdiction, décidée le 14 février, n’a été notifiée aux représentants de la FIDH que le 15 à 3 heures du matin à leur hôtel. Il s’agissait pourtant d’une simple " visite de solidarité " avec les défenseurs des droits de l’Homme de la région du Sud-Est, particulièrement affectés par le conflit que connaît cette province. Plusieurs sections de l’IHD dans le Sud-Est ont été fermées sur décision des autorités. La FIDH saisit les instances onusiennes et européennes de ces événements.

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