APPEL A UN ARRET IMMEDIAT DES VIOLENCES

19/12/2000
Appel urgent

Depuis ce matin les forces de police turque sont entrées dans plusieurs quartiers où sont détenus les prisonniers politiques pour tenter d’en extraire les grévistes de la faim en majorité membres du DHKP-C, tous dans un état très critique, parfois irréversible, puisque refusant de s’alimenter, pour 200 d’entre eux, depuis plus de 60 jours.

Les tensions sont toujours extrêmement vives en fin d’après midi ce jour et l’incursion de forces armées à l’intérieur des pénitenciers a donné lieu à des affrontements d’une particulière violence. Les détenus politiques non grévistes en signe de solidarité se sont en effet opposés à l’enlèvement forcé de leurs co-détenus malades et les forces de l’ordre ont très rapidement riposté par le feu à ceux qui tentaient de leurs résister. Des prisonniers en grève ont fait choix de s’immoler par le feu.

La FIDH condamne avec la plus grande fermeté l’usage aveugle de la force, par qui que ce soit, et au premier chef par les autorités, le fanatisme, et déplore l’incapacité des autorités turques d’assurer une sécurité minimale dans les prisons, autrement que par le recours aux armes. Cette année, comme en 1996, déjà Ankara n’a pas su apporter d’autre réponse aux problèmes de surpopulation carcérale et d’insécurité, plus accrus que jamais, qu’elle a tolérés, en ne sanctionnant pas la détention d’armes par les prisonniers, de droit commun notamment, qu’en ayant recours à la solution de l’isolement des prisonniers politiques. Ceux-ci, avant tout attachés à la vie collective, refusent d’être confinés dans des cellules individuelles. Plutôt que d’opter pour la négociation, un grand nombre de ces détenus, répondant au mot d’ordre de leur mouvement, ont choisi la gréve jusqu’à la mort, le sacrifice de leur vie pour la victoire de leu cause.

La FIDH regrette que des solutions aussi extrêmes, et vouées à l’échec, aient été choisies . La FIDH appelle avec la plus grande insistance les autorités à renoncer immédiatement à l’usage disproportionné de la force, et à faire en sorte qu’une solution pacifique soit trouvée au plus vite, respectueuse à la fois des vies humaines aujourd’hui en danger, et qui doivent, par tout moyen, être sauvegardées. Elle leur demande également à ne pas faire obstacle à la mobilisation de la société civile en soutien des familles des détenus et à cesser toute forme de répression à leur encontre.

Elle invite par ailleurs les dirigeants des mouvements de grévistes à intervenir auprès de leurs compagnons de cellule pour qu’ils cessent, sans délai leur grève et reçoivent les soins urgents qui leur sont indispensables.

Lire la suite