Soutien aux démocrates

19/04/2000
Communiqué

La FIDH tient à exprimer son entier soutien aux démocrates de Serbie qui tentent de briser le joug de la répression d’un régime autoritaire gangrené et aux abois. Le régime de Belgrade semble en effet prêt à tout pour briser toute velléité démocratique.

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2000, la police, déployée en nombre, a investi la tour " Beogradjanka " où se trouvent les locaux des radios et télévisions indépendantes TV Studio B (controlée par le principal parti d’opposition le Mouvement Serbe du renouveau (SPO), la radio B2-92 (hébergée par Studio B après sa fermeture le jour des premières frappes de l’OTAN) et la radio libre étudiante Radio Index. Le 8 mai, M. Filipovic, journaliste correspondant du quotidien indépendant Danas et de l’AFP a été arrêté puis placé en détention préventive pour une durée de 30 jours. Il est soupçonné de crime visant la sécurité de l’Etat. Le même jour, des dizaines de journalistes étaient temporairement interpellés à Pozarevac. Cette nouvelle phase dans la campagne répressive visant les médias semblent répondre en tous points aux propos du Vice-premier ministre Vojislav Seselj qui avait menacé le 10 février les journalistes indépendants des " pires représailles ".

Les violences et attaques exercées à l’encontre des membres du mouvement étudiant OTPOR, qui depuis plus de six mois sont systématiquement harcelés (interrogatoires prolongés, passages à tabac, etc.) se sont aussi intensifiées. Le 2 mai, deux de ses membres ont été arrêtés à Pozarevac et maintenus en détention jusqu’au 8 mai à la suite d’une échauffourée avec le fils du Président Milosevic qui sème la terreur dans cette ville. Le même jour, le Ministre Fédéral des Télécommunications accusait, sur la chaîne de télévision nationale, OTPOR d’être une organisation " fasciste, paramilitaire et terroriste ". Ce week-end, OTPOR a été une nouvelle fois la cible des autorités qui ont accusé ce mouvement d’être impliqué dans le meurtre de Bosko Perosevic, chef du Gouvernement provincial de Voïvodine : la police a saisi cette occasion pour interpeller les 14 et 15 mai plusieurs membres de l’opposition et du mouvement OTPOR.

La FIDH appelle la communauté internationale a apporter un soutien véritable et concret à tous ceux qui luttent en Serbie en faveur des libertés fondamentales et de la démocratie.

La terreur imposée aujourd’hui aux démocrates de Serbie est le fait d’un régime dont son plus haut représentant a été mis en accusation le 24 mai 1999 par le Tribunal pénal international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’avènement d’un régime démocratique est une condition essentielle à l’équilibre de la région de l’Europe du Sud Est.

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